Cars 3
6.1
Cars 3

Long-métrage d'animation de Brian Fee (2017)

Lors de la D23 2015, seulement la moitié du panel des futurs films de Pixar Animation Studios avaient hypé le public, et pour cause, seulement deux films originaux (Coco et Le Voyage d'Arlo) et quatre suites. Parmi ces quatre suites, si Les Indestructibles 2 est attendue au tournant, ce qui restait à sortir n'avait rien pour faire envie depuis que le studio à la petite lampe a démontré toute ses faiblesses artistiques.


Si le premier Cars n'avait rien de malhonnête et restait dans la lignée de qualité minimum que Pixar donnait à sa meilleure époque, l'arrivée de Cars 2 a définitivement changé la donne en devenant non-seulement la grosse tâche que tout le monde essaye d'oublier, mais en plus le précurseur d'un véritable âge noir au sein du studio. Son arrivée était suivie d'une véritable incompréhension, une confusion totale. Ce film nous avait confronté à une réalité que nous croyions tous impossible et que nous refusions de toute nos forces: que Pixar soit capable de faire un mauvais film.


Confusion renforcée par le fait que ce faux-pas fut bel et bien l'oeuvre de John Lasseter, l'homme qui nous avait fait rêvé et qui avait fait monter Pixar au sommet pour au final le faire chuter. Comment les pires choix artistiques du cinéma d'animation contemporain ont pu passer par la tête de ce bonhomme ? Question encore plus importante, pourquoi Pixar s'obstine à vouloir exploiter cette licence tant celle-ci a démontré n'avoir aucune richesse exploitable (on pense à Planes, mais il faut pas oublier les Cars Toon !), elle qui s'est taillé une réputation de vilain petit canard du studio qui n'avait rien à se reprocher avant son arrivée ?


Cars 2 étant considéré à juste titre comme étant le pire Pixar, le fait de lui donner une suite est limite suicidaire. Pixar essaye très probablement de réparer son erreur, mais le Pixar idéal que l'on s'imagine aurait certainement dû tenter de la réparer en allant de l'avant au lieu de revenir sur le terrain déjà battue dans le but assez vain de nous rappeler qu'ils n'ont pas perdu la main. Je n'emploi pas ce terme au hasard, l'intention de vouloir reconquérir un public étant la cause de cette mauvaise habitude du moment de faire le lien avec le passé en misant sur la nostalgie. Et nous savions déjà avant même que la promotion ne commence que Pixar tenterait de renier le dérapage de Cars 2 en revenant aux courses automobiles.
Promotion qui essayait d'ailleurs à tout prix d'éviter de nous rappeler le côté enfantin des deux premiers films sous peine de nous rappeler ses erreurs. Cela aura ironiquement été bénéfique, les bandes-annonces ayant réussit l'exploit quasi-impossible de nous hyper pour le dernier volet de la franchise mal-aimée du studio. Même si on se doutait que le résultat final ne serait pas aussi sombre, la curiosité a réussit à prendre le dessus.


La seule chose que nous pouvions craindre, c'était que Cars 3 commette la même erreur que toute les autres franchises lapidés en copiant purement et simplement ce qui a fait le succès du premier film. Vous ne pouvez pas savoir quel soulagement j'ai eu en découvrant qu'ils ont su éviter ce travers !
Qu'on se le dise, nous avons toujours affaire à un Pixar mineur, mais Cars 3 réussit pourtant à surprendre et même mieux, à se donner un intérêt tout en se dotant d'une conclusion plus que satisfaisante pour la saga qui lui permet de ne pas se terminer sur une fausse note contrairement aux autres suites tardives qui sont arrivés et même celles qui attendent d'arriver.


Une surprise à laquelle on ne s'attendait pas. Cars 3 ne sombre pas trop dans la nostalgie. Il dépend bien évidemment du premier film, mais en évite les pièges superflus. Il s'en sert pour se construire et partir vers une autre direction.
Le fond de Cars 3 emploi un thème déjà évoqué dans le premier film et qui était pourtant la suite logique des choses, que Flash vive un jour la même situation qu'à vécu Doc Hudson à la fin de sa carrière: être dépassé par la nouvelle génération de pilotes de courses jusqu'à être poussé à la retraite. La suite logique des choses, le thème central de Cars 3 sera donc le thème de l'héritage.


Brian Fee, ancien storyboarder des deux premiers films, comprend l'histoire derrière l'histoire de Cars et reprend ce qui fonctionnait déjà sans toutefois retomber dans la redite.
Si le film emploi un schéma similaire au premier film


(Course d'intro > apprentissages et découvertes > course finale)


il n'en reprends jamais les éléments par hasard mais pour créer un effet miroir entre les différents personnages principaux pour en instaurer un cycle voué à logiquement se répéter.


Personnages toujours aussi attachants. Brian Fee a compris l'erreur de Cars 2, Martin n'accompagnera même pas Flash dans son voyage pour retrouver la grandeur (bonne nouvelle, les blagues les plus nulles proviennent de lui). La principale personnage qui lui servira d'appui sera Cruz Ramirez. Si les séquences suivants son apparition laissent présager une comic-relief n'étant bonne qu'à énerver Flash pour nous faire rire, on constate avec satisfaction que plus le film avance, plus elle révélera son potentiel au fur et à mesure de l'avancée initiatique jusqu'à devenir une personnage de premier plan encore plus appréciable qu'attendu. Une sacrée bonne surprise et une très bonne idée qu'on eut les scénaristes pour accompagner Flash et construire l'histoire.


L'idée de lui faire vivre le même voyage d'entraînement que Flash et ensuite l'élever au rang de véritable personnage principale du film en faisant en sorte que Flash devienne finalement son mentor pour la course finale, c'est un retournement inattendu et si bien recherché de perpétuer le cycle et conclure le développement des personnages qu'il n'a rien à envier aux messages réussis des meilleurs Pixar l'ayant précédés.


Ce traitement est aussi une manière honorable de réparer une erreur du second volet, donner une véritable conclusion au personnage de Doc Hudson. Cars 3 parvient à rendre hommage au personnage tout en contournant le décès de Paul Newman. Les meilleures scènes du film sont d'ailleurs toutes celles rendant hommage à l'icone, intimiste et chaleureuses, le film respecte parfaitement son héritage. Si la musique de Randy Newman n'est pas aussi marquante qu'autrefois, elle participe à rendre ses scènes touchantes.


Avec ce matériel en main, le film mise tout dessus et participe même à rendre le premier film plus complet. A la fin du visionnage, un sentiment particulier fait son apparition, celui d'avoir vécu une véritable conclusion, que le film n'ait pas été superflu, que l'on a vécu quelque chose avec les personnages, d'avoir assisté à la fin de leur histoire. Qualité tellement inespérée pour ce film qui boucle la boucle.


On est d'autant plus joyeux de constater que la suite qui partait perdante dès le départ s'est révélé être payante. Encore plus de se rappeler que les années sombres du studio à la petite lampe sont bientôt terminées, Coco sort d'ici la fin de l'année et Toy Story 4 est la dernière suite tardive non désirée qui reste. Les prochains films originaux du studio attendent d'êtres dévoilés à la prochaine D23 prochainement. Le retour en grâce de Pixar semble proche.

Housecoat
7
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le 18 juin 2017

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Housecoat

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