Carnaval de Venise
Un film Casanova pour les enfants. C'est apparemment ainsi que Comencini a pensé son film. Un film d'apprentissage. Nous sommes avec le personnage-spectateur Casanova, on découvre le Venise du...
le 20 oct. 2024
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Un film Casanova pour les enfants.
C'est apparemment ainsi que Comencini a pensé son film. Un film d'apprentissage. Nous sommes avec le personnage-spectateur Casanova, on découvre le Venise du XVIIIe, son carnaval et autres mœurs en tout genre. Ce principe de personnage-spectateur a sans doute des limites, mais je dois dire que cela me touche beaucoup, car c'est un secret rêve de vie : être spectateur. Ce que le film a de beau, et qu'à mon sens il est un récit d'apprentissage réussi, c'est qu'on y voit véritablement un personnage passif devenir actif. Comparez le taiseux Casanova du milieu du film, à celui qui couche avec deux femmes une heure de film après.
Cette progression, est dû a un apprentissage, et pas celui qu'apporte l'école. On remerciera Comencini de ne pas s'être étalé là-dessus. On décrète presque Casanova exceptionnellement intelligent d'emblée, histoire de se débarrasser de cela (sans doute le voir étudier n'est pas très cinégénique). Cet apprentissage, c'est celui des plaisirs de la vie (du corps). Quelle joie de voir un personnage faire le choix du plaisir. Cela ne va pas sans mal. Sa décision finale est lâche et égoïste, mais devait-il se condamner à une vie austère pour un amour incertain ?
Le film n'est pas exempt d'images faciles, picturales et clicheteuse (Casanova livre ouvert sur son bureau dans une belle lumière nocturne). C'est regrettable. Le film est pas mal gris. Ça aussi c'est regrettable.
Le Venise dépeint est très pauvre, on le voit peu, mal. On se concentre sur la foule. Se côtoie avec une certaine justesse les réjouissances carnavalesque, et la mort qui rôde autour comme un prédateur que l'on refuse de voir. On arrache des dents dans la rue au milieu de la foule en liesse, les trépanations sont de belles exécutions qui par guigne finisse mal. Le film conserve un ton léger tout du long, et ce même lorsque le père du héros meurt. Scène d'opération filmé comme un spectacle. Comique des médecins. Comique de chaque situation, de chaque rôle. Car sans doute c'est cela que compris Casanova : que tout le monde jouait un rôle, que ce n'était que jouait le comédie que de se croire abbé et de faire semblant de vivre pieusement. Il a comprit que la vie était ailleurs. Qu'elle était dans le corps.
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le 20 oct. 2024
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excellente découverte, c'est léger bondissant, terriblement "furbetto"
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