James Bond rebooté

Saga vieille de plus de 40 ans, James Bond devait vivre avec son temps et se moderniser, d'où ce retour aux sources qui m'a quand même laissé perplexe. L'intention est louable de montrer un James Bond en soi plus humain et moins invincible, mais n'était-ce pas justement tout le charme du personnage avant ? Casino Royale ose s'éloigner des codes de la saga, tout en gardant les indispensables, le fameux "Je m'appelle Bond, James Bond" est ici lancé de manière astucieuse, au moment où l'espion semble renaître dans l'espoir de relancer la saga. Mais derrière, on sent qu'un certain Jason Bourne est passé par là, le réalisme est primé dans les scènes d'action et au fond je trouve dommage de vouloir surfer sur cela. Je pense que James Bond a assez de réputation pour ne pas avoir à s'inspirer des productions récentes, même si comme je l'ai dit au début, il doit en quelque sorte s'adapter au changement du cinéma.

Toute la première partie m'a bien transporté, entre d'un côté une histoire qui distille des éléments curieux et de l'autre de l'action tonitruante, subjugué sous la caméra de Martin Campbell qui avait déjà fait ses preuves dans la saga au travers d'un certain Goldeneye (l'un de mes préférés). Mais la deuxième partie est en baisse constante, James Bond n'agit plus seul, des parties de poker interminables entrent en scène, je trouve dommage de réduire les tenants de l'intrigue à cela, surtout quand on ne s'intéresse pas à ce jeu. Le méchant, de grande envergure pourtant, crève sans étincelles et Daniel Craig sonne faux, il lui manque cette grande classe naturelle qu'avait Pierce Brosnan, il prend la pose en appuyant le fait que James Bond c'est désormais des muscles.

Le retournement final est intéressant pour le fondement du personnage, mais de là à faire un reboot. Je sais que c'était une mode après Batman begins mais je ne trouve pas cela totalement justifié ici. Casino Royale souffre de plusieurs longueurs une fois passé une première heure pleine de ténacité et de vivacité, seule la moitié du film est donc à garder pour moi.