The bitch is dead
L'un des meilleurs de la saga, que l'on doit à Martin Campbell, celui-là même responsable du retour de Bond en 1995 avec "GoldeneEye" (pour moi le meilleur avec Pierce Brosnan). Concernant Daniel...
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le 12 déc. 2013
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21ème opus de la série des James Bond, chronologiquement la toute première aventure de l'espion anglais. Daniel Craig succédait à Pierce Brosnan et se voyait embarqué ainsi que nous spectateurs dans une aventure mêlant séduction, espionnage, gun fight et partie de poker. Dans cette première aventure, vous verrez notre futur 007 face au chiffre, banquier pour terroristes internationaux, nouant par ailleurs une histoire d’amour intense avec la sexy Eva Green.
James Bond, à ces débuts
Depuis sa création dans le roman Casino royale de Ian Fleming, à ses premiers films, James Bond, célèbre agent secret du Mi6 aux services de sa majesté la reine d’Angleterre, a toujours été chic, propre sur lui, combattant et séducteur. MAIS, quand on décide de rebooter en quelque sorte le personnage et le moderniser à l’ère du héros bad ass depuis la sortie d’un certain Batman Begins, c’est tout l’univers qui se trouve chamboulé. En 2006, voila que sortait Casino Royale. Sean Connery, Roger Moore, Timothy Dalton, et Pierce Brosnan, honteusement licencié, laissaient leur place à Daniel Craig, traits de visage prononcés, blondinet aux cheveux courts, tors épilé baraqué, yeux d’un bleu étincelant et regard froid, TRES froid. Les fans, à l’annonce de l’arrivée de l’acteur et des premières images étaient sceptiques, redoutant de voir leur héros dénaturé. Avaient-ils raison de craindre le pire ?
Casino Royale, j’ai mis un temps fou à le regarder. Je l’ai boycotté longtemps, terriblement en colère contre les producteurs d’avoir remplacé Pierce Brosnan pour un mec ayant une vraie gueule de bad guy. Poussé par ma curiosité, je tentais de laisser une chance à ce film. De son générique James Bondesque relevant du génie artistique, digne d’un comic book et composé par Chris Cornell, à ses premières scènes bad ass de chez bad ass, quelle ne fut pas ma surprise d’adhérer totalement au renouvellement de James Bond. D’accord, on est vraiment très loin du séducteur de ces dames, chic, amateur de vodka martini mélangé à la cuillère et non au shaker, possédant tout un tas de bagnoles et gadgets high tech de rêve, mais question action, ça donne un gros coup de pied dans les conventions.
Casino Royale relance la machine James Bond, la modernise en prenant comme point de départ, les évènements du 11 Septembre 2001. Q, le monsieur gadgets du mI6 et la secrétaire Monneypenny n'apparaissent pas encore. Il vous faudra attendre Skyfall. Nous sommes vraiment au tout début des aventures de James Bond. Il vient tout juste d’être nommé agent double zéro. Notre héros en devenir, va devoir se faire, apprendre à maitriser ses pulsions, sa nature.
Je ne peux pas demander à un bulldozer de comprendre ça, l’arrogance
et l’introspection font rarement bon ménage.
Quand James Bond affrontait le Chiffre, premier membre de l’organisation « spectre »
Face à Craig: Mads Mikkelsen, le troublant et vicieux Chiffre, asthmatique pleurant parfois des larmes de sang. Autant vous dire que la confrontation, le jeu de regard entre ces deux types à qui il ne faut pas chercher des crosses sera culte. Pour équilibrer la balance et apporter un peu de lumière dans ce nouveau monde sombre, Eva Green fait son entrée. L'élément clé qui permettra à Bond de devenir le héros qu'on connait tous? L'alchimie entre les deux acteurs marche, deux fortes têtes égocentriques adeptes du sarcasme, on s'attache à ce futur petit couple mignon à souhait, ne basculant jamais dans le mélodrame niais. Oui, il y aura de la tragédie, oui il y aura cette petite touche dramatique créée pour faire évoluer son personnage principal. Pourtant, on la développera comme il faut.
Pour le reste, on oublie le coté gadgets high tech avec les voitures se changeant en bateau et le James Bond enchainant les bagarres sans jamais avoir une seule égratignure. Notre nouveau James Bond se veut plus réaliste. Il se fait mal, il saigne, il sue, il sprint comme le T1000, il s'essouffle en poursuivant des types hargneux tel cet afro-américain adepte du parkour. Une vraie machine à tuer. Mais notre James Bond, bourrin oblige, il ne se laisse pas faire, il ne laisse pas son cerveau lui dire qu’il faut se reposer, il dégomme tout, il vire tout le monde, il cogne fort, il saute, il roule, il montre ses biscottos, il a du culot.
En gros notre James Bond est devenu une sorte d'action hero des eighties. Ou proche d'un héros de ce genre. Si l'action domine le film, on n'oublie pas qu'on parle d'une partie de poker, et là encore, c'est immersif. Moi qui ne suit pas fan de jeu de cartes, j'ai été emporté par cette longue partie, fasciné par l'intelligence des jeux de regards et manière de filmer.
Casino Royale, est soigné, met magnifiquement en valeur les lieux visités. D'Ouganda en passant par Madagascar, Nassau dans les Bahamas, Miami et Le Monténégro, ce nouveau James Bond vous fera voir du pays comme il a toujours réussi à le faire. La mise en scène, la manière de mettre en valeur notre nouveau James Bond, les musiques utilisées pour telle ou telle scène, ces petits moments de calmes avant la tempête, tout est parfait. On passe plus de 2heures à suivre agréablement notre personnage principal tentant de démanteler l'un des plus puissants réseaux terroristes de la planète, le tout sous les ordres de Judi Dench « M », seule rescapée de l'ère Brosnan. M n'a rien perdu de sa superbe. Elle en a dans la culotte la dame, même face à un James Bond pas commode.
Quant à Eva Green? Que dire? Egale à elle même, ravissante, touchante, mystérieuse, charmante et sexy. De toutes les James Bond girl découvertes jusque là, je crois bien que c'est la meilleure. Bien entendu, James Bond oblige, nous vadrouillerons dans de jolis décors. Plage de rêve, hôtel chicos, la vie de luxe. MAIS, d’autres lieux seront visités. Des lieux plus sales, plus hostiles, plus ancrés dans notre époque histoire d’avoir une touche plus réaliste.
Autre point positif : pas de fond verts, les cascades, scènes de fusillades, courses poursuites à voitures sont vraies, authentiques. Le renouveau de James Bond je vous dis ! On n’oublie pas pour autant les fans de la première heure, placant quelques références à l’univers, répondant à quelques questions subsidiaires sur le passé de son héros : Comment a-t-il obtenu sa célèbre Aston Martin ? L’histoire de la création de son cocktail préféré ?
- Vodka-Martini.
- Au shaker ou à la cuillère ?
- Qu’est ce que j’en ai à foutre !
Au final, on ne peut pas en vouloir à la MGM de renouveler une franchise en la modernisant afin de la calquer à notre époque, avec nos mentalités et gouts d’aujourd’hui. L'approche, et l'ambiance changent si on compare ce film à ces prédécesseurs, notamment les derniers films avec Brosnan. Les scènes d'action sont sublimes et bourrins, l'ambiance tournant autour de cette longue partie de poker fascine tout en la ponctuant lors des pauses de scènes d'action, d'espionnage, de thriller, d’une pointe d’humour et de glamour James Bondien. Casino Royale, un cocktail d'étonnant révélant un Daniel Craig efficace. Sombre, froid, cynique, violent, réaliste, notre nouveau James Bond ne fait pas dans la dentelle et aussi bizarre que ca puisse paraitre, on adore. Chef d’œuvre.
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Créée
le 26 mai 2018
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