La folie n'existe pas. La maladie mentale c'est l'histoire.

Depuis ses débuts, l’approche cinématographique de Joris Lachaise relève du pur militantisme, corrélant ses réflexions philosophiques à divers contextes politiques. Si le réalisateur ne prend peu ou pas la parole, c’est parce que ses films et les protagonistes qu’on y croise se suffisent à eux-mêmes. Il est le regard muet qui ne juge pas, offrant à ses « acteurs » le soin d’étaler leurs réalités.


On se souviendra de sa collaboration avec Jean-Pierre Krief pour Saddam Hussein: chronique d’un procès annoncé, où il exhibera les multiples ficelles ramifiées et les enjeux transversaux de ce simulacre judiciaire. Idem pour Comme un oiseau dans un aquarium, témoignant de la lutte de demandeurs d’asile souhaitant faire valoir leur droit au logement à Angers.


En 2013, il est responsable de la photographie pour Une simple parole, le dernier film de Mariama et Khady Scylla. Cette dernière, maintes fois hospitalisée et suivie depuis longtemps à l’hôpital de Thiaroye au Sénégal, est aujourd’hui le « sauf-conduit » du dernier film du réalisateur français : Ce qu’il reste de la folie.


Joris Lachaise a choisi de filmer cette « cour des miracles » à fleur de nerfs, ses soignés et ses soignants, au plus près des corps et des regards. Un hôpital qui n’a certes rien perdu de sa plus pure vocation « asilaire » (tant que les soignés sont accompagnés d’un parent ou d’un proche à l’admission), mais dont l’hébergement spartiate est à la hauteur de ses chambres d’isolement qu’on appelle encore des cellules.


Entre fulgurances lucides et déraillements délirants, les soignés étalent la relation qu’ils entretiennent avec leur mal et avec leur « réalité fragmentée ». Avec ce qui les rassemble furtivement, et ce qui leur échappe. Ils évoquent la médecine du toubab, du blanc, celle héritée de la colonisation, terre à terre et médicamenteuse, camisole neuroleptique qui doit soigner, parce que le blanc a le savoir...


lire le reste de la critique ici : http://ombresurlamesure.com/ce-quil-reste-de-la-folie-joris-lachaise/

Créée

le 5 juil. 2016

Critique lue 418 fois

2 j'aime

Critique lue 418 fois

2

D'autres avis sur Ce qu'il reste de la folie

Ce qu'il reste de la folie
AugusteBourrain_de_L
8

La folie n'existe pas. La maladie mentale c'est l'histoire.

Depuis ses débuts, l’approche cinématographique de Joris Lachaise relève du pur militantisme, corrélant ses réflexions philosophiques à divers contextes politiques. Si le réalisateur ne prend peu ou...

le 5 juil. 2016

2 j'aime

Ce qu'il reste de la folie
CaDuCi
6

Critique de Ce qu'il reste de la folie par CaDuCi

Ici, nulle prise de pouvoir par le regard, mais plutôt un trouble réciproque. Si fascination il y a, elle va à notre part de folie individuelle et collective, cette altérité à nous-mêmes à laquelle...

le 25 août 2016

Du même critique

Portishead
AugusteBourrain_de_L
8

Demain, ce disque aura 20 ans.

Au début des années 90, une certaine Beth Gibbons rencontre un certain Geoff Barrow dans la salle d’attente d’un pôle emploi du sud-ouest de l’Angleterre. Rejoints un peu plus tard par le...

le 28 sept. 2017

8 j'aime

Divines
AugusteBourrain_de_L
2

Féminisme michetonneux

Dounia traîne ses guêtres dans une cité en bordure de l’autoroute A3, où habite son amie Maïmouna, fille de l’imam de la mosquée du quartier. Dounia n’habite pas la cité mais non loin de là, avec sa...

le 5 sept. 2016

7 j'aime