Cela s'appelle l'aurore par Ygor Parizel

Cela s'appelle l'aurore sorti en 1956 est situé en pleine période mexicaine de la filmographie de Bunuel alors qu'il est produit et réalisé en France. Pourtant ce film garde un lien thématique et contextuel avec cette "période mexicaine", l'action est placé sur une île (Corse), le climat, les personnages, les passions et un milieu prolétaire et pauvre tout y est. Dans les premières scènes cependant, on se demande si Bunuel ne se mue pas en troisième frère Allégret ? Tout semble indiquer un mélo romantique mais bien vite le récit s'étoffe et se bonifie même avec un aspect tragique qu'on n'aurait pas deviné intervenir au début, on ressent bien plus fortement le romanesque de cette histoire d'un médecin de campagne tombant amoureux d'une belle veuve alors que sa femme est sur le continent, une intrigue parallèle se déclenche également bien plus noire et qui ne faut pas spoiler. Visuellement ce film n'est pas le plus ambitieux dans la carrière de Bunuel mais le classicisme certain de cette oeuvre sied parfaitement au sujet et à la tonalité voulue par les auteurs. Faut aussi dire un petit mot, du bestiaire particulièrement présent tout au long de la durée, chats, chiens, poules, tortue et mulets anecdotiques peut-être mais Bunuel aime le symbolisme.