Cemetery
Fiche technique
Pays d'origine :
Sri Lanka, France, OuzbékistanDurée : 1 h 25 minDate de sortie (Sri Lanka, France, Ouzbékistan) : 2019Réalisateur :
Carlos CasasSynopsis : Après Hunters since the beginning of time (FID 2008), Carlos Casas confirme son attrait pour les confins et son peu de goût des foules contemporaines et de leur agitation. Il préfère filmer l’œil d’un éléphant, sa peau dont les nuances de gris et de vert s’accordent à l’écorce des arbres gigantesques de la forêt tropicale, les gestes de son mahout préparant le dernier voyage – celui qui les conduira, et le spectateur avec eux, vers le lieu le plus secret et fantasmé : le cimetière des éléphants. Le secret de son accès est simple : devenir éléphant, donner au film sa lenteur et son impassibilité. Miracle de la lenteur : celle de l’animal semant les braconniers lancés à sa poursuite, celle des mouvements de caméra les regardant mourir, un à un, dans l’épaisseur d’une nature trop grande pour eux. Casas invente le film d’aventures au ralenti en opérant une fascinante conversion écologique : la nature n’est plus le cadre de l’action humaine, mais l’entité sensible et pensante dont le cinéma cherche, par l’invention d’une matière visuelle et sonore inédite, à traduire les perceptions et les affects. La radio annonce qu’un tremblement de terre dévaste l’Asie et tue les hommes par millions ? Le film, comme le singe, les arbres et les pierres, n’y prête aucune attention. Cemetery (FIDLab 2013) déploie ses quatre mouvements comme les étapes d’un voyage initiatique vers une compréhension non-humaine, cosmologique, de l’espace et du temps. L’expérience de la fin d’un monde, de l’extinction des espèces, devient une remontée vers la lumière, vers une possible renaissance. Trouver le cimetière des éléphants, s’enfoncer dans le noir, aux limites de la perception, c’est retrouver le berceau, la blancheur des commencements. (C.N.)