Le cinéma en est encore à ses balbutiements que déjà les premiers remakes existent ! Trèves de plaisanteries, Méliès adapte à nouveau le conte de Perrault pour en faire cette fois un court-métrage nettement plus long, de plus de 27 minutes. Il faut dire que le cinéma commence à faire de nombreux adeptes par le monde, des cinéastes nouveaux arrivent et même le cinéma lui-même évolue.
Que dire de cette plus longue version? Les choses sont évidemment nettement moins expédiées que lorsque le précédent court ne dépassait pas ou à peine les cinq minutes. Bien entendu, on y retrouve les grands passages que l'on peut lire chez Perrault. Méliès fait toujours autant de preuve d'imagination, notamment dans des séquences comme la construction du carrosse ou lorsque les aiguilles se mettent à devenir des mains, soulignant l'impression de cauchemar de Cendrillon face à son oubli de l'heure et des fatidiques coups de minuit.
Pour le reste c'est un court-métrage qui ne manque singulièrement pas d'humour avec notamment un second degré présent lors de la recherche de Cendrillon dans le parc ou encore l'essaie de la fameuse pantoufle et dont on voit que le dernier pied est celui d'un homme.
Regrettons uniquement des séquences beaucoup trop longues dans une grosse partie des cas. Le final est par exemple bien trop long, notamment dans ce qu'il montre. Oui Cendrillon se marie avec le Prince Charmant, mais il n'y avait pas de quoi en faire quelque chose où l'on voit qu'elle monte sur le trône, s'assied, appelle ses soeurs pour se montrer magnanime, se rassied, etc. Il y a aussi des moments d'humour qui perdent de leur puissance à cause de cette longueur. Le court-métrage ne trouve toujours pas cet équilibre, ce savoir de dire stop et de passer à autre chose. D'autant que je le rappelle, moi l'histoire de Cendrillon, ça ne me touche absolument pas.