un très beau film, profond, sans action, sans intrigue, hormis l écoulement de la vie ordinaire, nue. juste la beauté du désœuvrement incarnée par trois femmes dans un paysage qui est probablement le personnage central du film, ce paysage froid l hiver, étendu, désert, où les arbres sont nus, au milieu de nulle part, où la lumière est crue et douce à la fois.
dans un subtil jeu de miroir, nos héroïnes sont confrontées à plus désoeuvrés qu elles, mais n ont pas la même aptitude à entrer en empathie avec le désoeuvrement d'autrui. et ce n'est là qu un constat. le film ne donne aucune leçon. il se contente de nous livrer l empreinte de trois trajectoires.
le destin de ces trois femmes est lié de façon si subtile et déroutante, que le film en devient presque dérangeant: mais que faisons-nous là? même cette question est posée de façon si digne.
enfin c est un film qui préserve le mystère de la vie, qui ne cherche pas à l expliquer, à lui donner un sens. il tente juste d en capter un vérité muette, indicible peut-être, car l enjeu des relations humaines (de la vie?) réside dans les silences.
après le très beau manchester by the sea, on retrouve michelle williams dans un film qui cette fois-ci fait l économie de toute narration. et le spectateur en sort enrichi, riche de cette économie qui est l expérience de la vie elle-même.