On imagine assez aisément le processus de création de Claude Lelouch pour Chacun sa vie :
* Extraire de son carnet de pensées, une dizaine de micro idées, forcément astucieuses, évidemment drôles et tellement bien trouvées,
* Écrire les saynètes qui n'auront pour seule ambition que celle de servir d'emballage à ces micro idées,
* Agrémenter le tout de plaisanteries dignes de l'Almanach Vermont et des phrases tellement profondes, qui vous expliquent si bien la vie,
*Trouver une idée fumeuse pour lier ces anecdotes en une fin chorale tellement surprenante et si émouvante,
* Feuilleter son album Panini des comédiens, amis ou has been, prêts à jouer n'importe quoi pour être présents, ne serait-ce que trois minutes, dans un film du maître et en convoquer une vingtaine au minimum,
* Ne pas écrire de scénario cohérent, l’essentiel s’improvisera au tournage,
* Abandonner toute maîtrise du récit,
* Ne pas se soucier de la moindre vraisemblance,
* Oublier d'écrire des dialogues dignes de ce nom,
* Bâcler le dessin des personnages, chose inutile puisque l'important est de voir Johnny jouer Johnny (plutôt bien d'ailleurs) et découvrir Dupont-Moretti se prendre pour un acteur,
* Négliger la mise en scène,
* Véhiculer des idées ringardes sur la société,
* Faire du cinéma comme on filme sa colonie de vacances et penser que ceux qui n'y étaient pas prendront plaisir à en regarder les images pendant deux heures.