Ce dimanche 13 novembre 2016, j'ai perdu mon innocence. Alors que la journée n'avait pas spécialement été emballante avec une météo plutôt grise et l'hommage aux attaques de Paris une année plus tôt, j'avais besoin de me détendre, de mettre les neurones à plat et de regarder un film qui pourrait répondre à ces attentes.
Je ne sais pas encore comment ni pourquoi, comme si le destin en avait pris la décision à ma place, mais mes mains se sont posées sur le DVD de Charlie's Angels : Les Anges se déchaînent. En voyant la jaquette, j'ose encore me dire, pourquoi pas, j'aime bien Cameron Diaz et Drew Barrymore. Alors, why not ?
Glissant innocemment le DVD dans ma playstation, après une rapide vérification que je regarderai bien le film en VO sous-titrée, je lance la bête. Et là, c'est une véritable descente en enfer. Je ne comprendrai jamais comment avec une moyenne négative, j'estime celle-ci encore trop haute. Je constate alors des couleurs criardes, un condensé d'action qui ne ressemble à rien, d'effets spéciaux datés, d'humour lourd, d'une Cameron Diaz efffarante, d'une Lucy Liu monofaciale, d'une Drew Barrymore paumée. Mes oreilles se mettent à saigner face aux différents rires potaches de Cameron Diaz et de ses comparses.
Le cauchemar ne s'arrête pas là. Il dure 1h40, non-stop. Durant ce temps, mon état psychologique s'affaiblit, mes yeux tentent de sortir de leurs orbites pour mettre fin au calvaire qui est proposé. Les premières minutes ont donné le ton de ce que sera l'ensemble du film. Cette parodie n'en est pas une. Ce n'est pas un film. Ce n'est pas du cinéma. Aidez-moi s'évertue à dire mon corps. Sans m'en rendre compte je me retrouve en position foetale sur mon lit, les yeux remplis de larmes et de sang (oui, encore).
Je jurerais même avoir vu ma Playstation bouger et tenter de sauter du meuble, la pauvre n'y renonçant qu'au dernier moment, voyant le générique final poindre le bout de son nez.
Je me relève traumatisé, me demandant comment autant d'argent a pu être dépensé pour cette merde. Qu'aurait-on pu faire avec ces millions de dollars ? Sauver des vies. Combattre la famine. Réaliser des avancées dans le combat contre certaines maladies. M'offrir une retraite méritée.
Je n'ai plus bougé du lit après l'avoir réintégré une fois le DVD remis dans son boitier. Je me suis scarifié. Ma télévision refuse depuis de s'allumer, pétant littéralement les plombs de la maison, toute aussi traumatisée que moi. Mon chef m'a même donné congé pour la semaine en voyant mon état. Lorsque je lui en ai donné la raison, il a fondu en larmes, me racontant que lui aussi a vu cette horreur. Nous nous sommes pris dans les bras et je suis ensuite rentré chez moi. Rien ne sera plus jamais pareil, vraiment.