Charlot Policeman est peut-être le court-métrage de Chaplin qui m'a le plus touché dans une grande majorité de l'oeuvre avant de connaître un petit final quelque peu raté.
Le début montre Charlot en clochard dans la rue, prêt à se reprendre en main et se rendant alors à l'église pour essayer d'y trouver une forme de réconfort et de soutien. On retrouve la force du regard de Charlot, pénétrant et émouvant. Notre homme décide, suite à une annonce, de devenir policier. Il est affecté à l'un des quartiers les plus difficiles de la ville, Easy Street.
Il est évident que c'est dans ce rôle, totalement improbable, que Charlot apporte le sourire. A travers le métier de policier, où il n'a ni la carrure, ni le costume pour, notre héros parvient pourtant à apporter un peu plus de calme à ce quartier. Chaplin vient d'un milieu difficile où les bagarres et la misère étaient monnaie courante. C'est donc un peu de son histoire que le cinéaste et acteur évoque.
Les courses-poursuites sont plutôt amusantes, la manière dont Charlot s'impose face au mastodonte l'est tout autant. Soyons franc, ça arrache des sourires, mais pas de quoi se tordre de rire non plus. Le problème de l'oeuvre arrive essentiellement à la fin, lorsque le calme règne enfin dans Easy Street. Il y a une part d'utopie et de sentiment bon enfant qui sont trop exacerbés. Des voyous en tout genre, prêts à battre leur femme, deviennent alors des maris aimants, attentionnés et polis envers Charlot.
Bref, dommage cet excès de sentimentalisme dans un court-métrage qui était souvent très juste et fort touchant. Ca me rappelle aussi que je devrais revoir Le dictateur, dont le discours final semble être un problème récurrent chez d'autres, là où il ne m'avait pas dérangé auparavant.
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