On ne peut pas dire que Charro ! consacre Elvis Presley King du western, tant sa prestation ici s’avère désincarnée, réduite à une expression grincheuse. Le film n’est, lui non plus, pas exceptionnel, la faute à un scénario trop mince qui souhaite lorgner du côté de Rio Bravo sans réinvestir les subtilités et la densité dramatique de son modèle. Alors l’ensemble revêt un certain charme, oui, et la composition musicale dynamise le récit par des thèmes mémorables dont quelques échos se retrouveront, trois décennies, plus tard, chez James Horner, notamment pour Le Masque de Zorro (correspondances certainement fortuites). Il n’empêche que Charro ! fait pâle figure et témoigne d’un genre à bout de souffle, bien plus occupé à sélectionner ses têtes d’affiche hollywoodiennes qu’à repenser des codes ici épuisés jusqu’à la corde.