Chasing Banksy par Eric31

Attention cette critique contient... les deux derniers films (inédit en France (sauf dans deux festivals) et aux US) de Frank Henenlotter...
Tout d'abord Chasing Banksy une comédie qui a un peu de mal a démarré (un début trop long) qui met en scéne la chasse aux trésors de trois hommes (Anthony Sneed (un jeune acteur vu précédemment dans Sex Addict (Bad Biology) qui est aussi le coscénariste et producteur du film tiré d'un fait réel) qui joue un disquaire... Will Cooper et Joël Mevissen qui jouent ses deux potes) qui sont des œuvres de Banksy (alias Robert Banks) un artiste connu pour son art urbain qui combine les techniques de Warhol et l'œuvre in situ... Œuvres qui se veulent être des messages antimilitariste, anticapitaliste ou anti-système... alors que paradoxalement elles se vendent aux prix chers... Cette satire montre du doigt ces pseudos artistes d'art contemporain bobo et prétentieux qui n'ont pas grand chose a dire... et les profanateurs d'arts qui n’hésitent pas a se faire du fric sur le dos de la misère des gens... Car le film se déroule en grande partie a la Nouvelle Orléans au milieu des ruines laisser par l'ouragan Katrina... et le gouvernement Américain toutes étiquettes confondus (aussi bien Républicain que Démocrate)
Et ensuite Rough cut est un très bon documentaire réalisé par Frank Henenlotter, écrit et produit par Anthony Sneed qui parle de la censure artistique dans le milieu de la BD a travers un cas extrême... celui de Mike Diana un auteur de bande dessinée underground américain... créateur d'un fanzine très dérangeant (le Boiled Angel Zine) au début des années 1990, qui fut (selon certains... car en fait il y a une centaine de condamnations depuis et avant) le premier artiste à avoir été condamné pour obscénité aux États-Unis... à trois ans de prison avec sursis, 3000 dollars d'amende, 1248 heures de travaux d'intérêt général, l'interdiction d'entrer en contact avec des mineurs de moins de 18 ans, une évaluation psychiatrique (que Mike Diana n'a pu payer, car le médecin a facturé douze heures de travail : deux heures de discussion et dix heures à lire les bandes dessinées de l'auteur, soit au total 1200 dollars) et l'interdiction de posséder ou de produire du « matériel obscène »...
Un très intéressant documentaire qui parle de censure (laquelle a débuté aux USA en 1954... avec William Gaines l’éditeur d'EC Comics (1947-1954) une maison d'édition américaine de bande dessinée qui connut son heure de gloire durant la première partie des années 1950 avec la publication de comic books d'horreur avec The Crypt of terror, The Vault of Horror et The Haunt of Fear entre autres... qui ont été jugées (par des associations de parents, des associations religieuses et gouvernementales) comme une cause majeure de la délinquance juvénile... en montrant tous les points de vus qu'ils soient des partisans (les créateurs de BD et romans) aux camps adverses (le FBI et administration judiciaire qui l'accuse d'une série de meurtre en Floride (un policier avait trouvé comme pièce à conviction un numéro du comic-book Boiled angel) ou des associations religieuses et parentales)...
Un grand merci a la cinémathèque de Toulouse pour nous avoir fait découvrir en avant avant première ce nouveau long métrage de 2 heures (un poil trop répétitif sur certains points de vus, surtout sur la fin) réalisé par Frank Henenlotter dans une copie pas totalement finalisée... qui n'est toujours pas inscrit officiellement dans la filmographie du cinéaste qui s’en sort finalement mieux avec les documentaires (Voir Herschell Gordon Lewis: The Godfather of Gore) que ses long métrages... A noter que vu matériel proposé je lui met la note de 8/10.