Il ne sert rien de fuir...

Ce film de propagande anti-nazi réalisé par Fritz Lang, grand cinéaste allemand émigré aux Etats-Unis pour fuir le régime hitlérien, commence par une séquence d'ouverture mémorable: la scène d'ouverture ou Walter Pidgeon, tireur d'élite, a Adolf Hitler dans son viseur, prêt à l'assassiner, interrompu par un soldat allemand...Puis sa confrontation avec George Sanders, officier SS, qui le pousse a reconnaître sa tentative, sont très réussis.
Le reste du film manque d'originalité, bien qu'il soit bien mis en scène et techniquement réussit. La chasse à l'homme s'avère être plus une réflexion politique sur l'attitude de la diplomatie des anglais vis-à-vis du pouvoir allemand, soucieuse de ne pas faire de vague et ainsi éviter un conflit s’avérant inéluctable... D'où la fuite permanente de Walter Pidgeon, autant menacé par la politique dans son propre pays que par les allemands à sa poursuite...Peut-être une parabole symbolique sur le complexe de fuite des nations européennes et des Etats-Unis face à la montée du nazisme.
La fin met le héros, et donc les futurs alliés anglais et américains, en face de leurs responsabilités (le film est tourné avant l'entrée en guerre des Etats-Unis): il ne sert rien de fuir car il y a risque d'y perdre beaucoup (cf l'assassinat de Joan Bennett)...