Même si l’on finit la séance un peu déçu, la faute à un dénouement de bisounours qui ne sied pas à l’ensemble, Chasse au gang est une jolie découverte, un polar noir efficace aux ambiances oppressantes parfaitement gérées par De Toth. Du début à la fin, le cinéaste parvient à retranscrire l’urgence de la situation qui tenaille un jeune couple placé malgré lui entre les mains d’escrocs aux intentions discutables.
La belle tenue de l’ensemble doit beaucoup aux différents acteurs qui rendent ce ballet criminel possible et au rythme trépident dicté par De Toth pour emballer son histoire en moins de 75 minutes. Les évènements s’enchaînent rapidement, sans une seule seconde essayer de créer le mystère. Chaque parcelle de Chasse au gang est prévisible, et certainement souhaitée ainsi : de la rencontre entre l’ex-taulard et ses anciens amis criminels à son flirt malin avec l’armoire à pharmacie, tout s’enchaîne avec une logique certaine. L’intérêt est ailleurs, et principalement dans cette tenaille que symbolisent les deux gros bras qui prennent en otage l’une de leur connaissance.
C’est certainement ce malaise constant parfaitement géré qui rend la fin encore plus décevante. Comment le flic rigide au menton porté très haut peut s’adoucir au point de plonger tête la première dans une guimauve inattendue. Question sans réponse, mais interrogation légitime. Avec une fin plus définitive, Chasse au gang aurait eu la gueule qu’il méritait : un film noir tortueux, franc du collier et audacieux.