Après ces récents blockbusters qui ne brillait pas par leurs originalités, Jon Favreau, yes man par excellence, se lance dans un petit film indépendant, dans l'esprit film entre potes remplis de bons sentiments et qui s’exerce à caresser tout le monde dans le sens du poil.
Il a lui-même écrit le scénario qui est remplis de clichés et de facilités scénaristiques, chaque personnages correspondent à un stéréotype et certains n'ont absolument aucunes personnalités comme le meilleur ami Martin qui n'est la que pour faire le chien-chien du patron, les seules répliques qu'il a c'est pour dire que toutes les idées de son patron sont cool, ou la mère qui elle dit oui comme une cruche tout le long du film et qui est la bonne copine avec tout le monde. Ce genre de personnages génériques ont tendance à m'énerver et souligne une paresse d'écriture qui d'ailleurs ne s'étend pas qu'à ça car ici tout va bien dans le meilleur des mondes. Le récit est dénué de tout enjeux au point même qu'on se fiche éperdument de ce qui peut arriver aux personnages car même dans le pire des cas rien de vraiment insurmontable ne peut leurs arrivés. On est donc totalement déconnecter du film, on regarde sans vraiment être attentif et certaines longueurs viennent vraiment nous ennuyer car le film met un temps considérable à se lancer, le road trip vendu par le synopsis du film n'intervient que dans le dernier tiers. D'ailleurs c'est ce passage là le plus intéressant du film car celui-ci se fait plus énergique, plus drôle et se recentre sur la relation la plus pertinente du film, celle du père et du fils. Cette relation est plutôt bien géré même si le fils est plutôt conciliant envers son père ce qui fera que l'ensemble ne dépassera jamais le stade de la petite dispute sans répercussions, elle arrive quand même à ce montrer vraiment touchante surtout lors du road trip ou toute l'attention est porté sur eux mais malheureusement celui-ci s'arrête aussi vite qu'il a mis du temps à ce lancer. D'ailleurs le petit retournement de situation à la fin est pathétique, ce qui prouve bien l'envie de faire plaisir à tout le monde et de ne laisser aucun conflit ce qui fait que le film sera extrêmement naïf dans son propos. De plus vu que le film a des contours autobiographique, on n'a du mal de ne pas voir le réalisateur flatter son propre ego, même si il fait un mea culpa en se critiquant juste un petit peu, c'est vraiment peu en comparaison de tout ceux qui disent que c'est lui le meilleur. Cela m'agace au plus haut point surtout qu'il fait une légère satire sur la critique notamment via les blogueurs et les réseaux sociaux qui n'ont pas toujours été tendre avec lui et on sent qu'il fait ce film pour prendre sa revanche sauf qu'il le fait mal, car oui si on critique son cinéma c'est parce que celui-ci est mauvais même si il possède un degrés de sympathie non négligeable ça reste un cinéma de feignant. Et pour couronner le tout on a aussi le droit à une pub de près de deux heures sur Twitter avec en plus le passage en revu de tous les nouveaux trucs à la mode ( Vine, Selfie,... ) et avec le message habituelle des vieux briscards qui font face à la technologie pour au final dire que c'est bénéfique en éludant totalement les problèmes liées à celle-ci pourtant exposés au début du film.
Pour ce qui est de la réalisation, il n'y a rien de très cinématographique la dedans que ce soit le montage ou la photographie c'est du générique ainsi que la musique pop qui veut donner des airs cool au film. De plus Favreau s'impose comme un directeur d'acteurs pitoyable ainsi qu'un metteur en scène sans imagination. Car on assiste juste à du food porn pendant deux heures avec une mise en scène fade voire même agaçante comme lorsque le camion arrive dans une nouvelle ville et que tout le monde le regarde comme si c'était le messie qui venait d'arriver comme si le monde entier tournait autour de ce camion avec en plus les gens qui tweet tout le temps etc. De plus la façon qu'il a de mettre en scène les tweets qui s'envole est déplorable, sans imagination et accentue le coté pub un peu cheap pour Twitter.
Tandis que les acteurs tente de sauver les meubles comme ils peuvent mais vu qu'ils sont mal diriger ils ne font pas de miracle. Pourtant ils ont un caractère sympathique indéniable est dans une certaine limite cela fonctionne, Jon Favreau s'en sort plutôt bien tout comme John Leguizamo qui est excellent comme toujours. On passera sur le jeu parfois approximatif du jeune acteur qui incarne le fils, il est bon mais dans certains passages on vois qu'il se retient de rire alors qu'il joue une scène sérieuse. Sinon pour les guest stars qui viennent jouer un rôle plus ou moins grand on a un très bon Dustin Hoffman, Scarlett Johansson qui ne sert pas à grand chose la pauvre et elle semble même se demander parfois ce qu'elle fait là, surtout dans une scène ou elle surjoue à l’extrême, elle en devient ridicule tandis que le caméo de Robert Downey Jr est le moment de fraîcheur du film, même si son personnage est stéréotyper à l'extrême, il arrive à être brillant comme à son habitude.
En conclusion Chef est un mauvais film, il y a que très peu de choses cinématographiques chez lui, il est paresseux dans son écriture et dans sa mise en scène et seuls les acteurs aussi mal dirigés soit-ils sauvent l’ensemble du naufrage. Mais bon c'est dans cette simplicité et cette paresse que Chef trouve aussi une certaine efficacité qui peut plaire, encore faut-il être friand de ce cinéma, car même si il manque de subtilité il arrive parfois à parler à la sensibilité du spectateur qui, à moitié assoupi, ce laisse gentillement bercé par l'entreprise.
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