Chère Léa se revendique de la tranche de vie, de la discussion de comptoir spontanée et éphémère telles que le réalisateur les partageait, selon ses dires, avant de les transformer en matière première de son film. Pourtant, ce goût pour l’inattendu se corrompt au contact d’un scénario qui enferme ses personnages et leurs enjeux dans un dispositif artificiel : la temporalité contrainte – une seule journée – et les entrées et sorties de figures hautes en couleur invalident l’errance de Jonas parce que tout semble concerté et réduit à des étapes censées le libérer de ses dépendances négatives. Dès lors, avec ses airs de cocker mélancolique, le protagoniste agace par ses apitoiements larmoyants qui ne concernent que lui, sans jamais tendre vers l’universalité : son prétendu génie d’écriture reste à l’état d’intention de scénario – nous n’avons jamais accès au contenu de ladite lettre, stratégie d’évitement qui résonne davantage comme un aveu de faiblesse. L’ensemble apparaît bouffi d’orgueil et dépourvu de personnalité, fétichise les malheurs de son héros pour mieux se complaire dans une vision misanthrope du monde où les amants d’autrefois deviennent de simples supports à l’avènement d’un poète maudit, forcément parisien et forcément incompris.

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il y a 3 jours

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