Cherry Blossoms par ffred
Un film non prévu à mon programme mais tout le monde m'en disait du bien donc j'y suis allé. Je ne le regrette pas. Ce film est vraiment magnifique. Tout simple. Mais il fait passer tellement de choses, tellement d'émotion(s). Un peu lent et légèrement ennuyeux au début, très vite l'émotion arrive sans qu'on s'en aperçoive, par petites touches d'abord puis par grandes vagues par la suite. Très pudiquement écrit, ce n'est pas seulement un film sur le deuil. Ca parle de tout ce qui fait une vie, une famille. Du couple, de la peur de l'avenir, de la mort, de l'absence, de l'amour, des occasions manquées, du temps qui passe, des rêves évanouis et pas réalisés, des enfants qui s'en vont, du conflit des générations, de l'éphémère des choses et de la vie... C'est à la fois très triste, mélancolique, doux amer, et souvent très gai, très léger. En tout cas très poétique. De le campagne bavaroise, au Fuji Ama en passant par Berlin et Tokyo, des images magnifiques, bercées par une très belle musique. Connaissant Tokyo et le Fuji Ama, l'ambiance et l'atmosphère sont très bien rendues. Le séjour et les repas dans le ryokan (auberges typiques japonaises) sont parfaitement retranscrits. Ca m'a donné une folle envie de retourner au Japon ! La mise en scène en simple et sans esbroufe, pas d'effets inutiles, elle colle aux personnages, on les suit au plus prêt, on s'y attache et on les comprend, même si chacun garde sa part de mystère. On peut parfaitement s'identifier à l'un des trois enfants : le marié père de famille rangé, le célibataire exilé au loin et la fille homo, et retrouver un peu de soi dans chacun d'eux. Ils sont tous magnifiquement interprétés par un casting germano-japonais de qualité. Les parents, Elmar Wepper le père très digne, qui évolue à vitesse grand V, Hannelore Elsner la mère impeccable, la fille Birgit Minichmayr très touchante, Maximilian Bruckner très sexy, maladroit et touchant à la fois, et la jeune fille japonaise Aya Irizuki parfaite. Ils sont tous très bien dirigés donc tous excellents. Très souvent au cours de la projection j'ai pensé au film espagnol La soledad, sorti il y a quelques semaines, les deux films sont très différents sur la forme mais sur le fond ils ont de nombreuses similitudes (à mon goût). En tout cas un très beau film, déjà couvert de prix dans de nombreux festivals, qui chatouille plus d'une fois le nerf lacrymal et qui fait voyager tout en faisant réfléchir sur sa propre existence
Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur.