Un bon film pour torturer son pire ennemi...

L'idée pouvait être séduisante, suivre le destin d'un cheval à travers les événements tragiques de la Grande Guerre, et pourtant, c'est un ratage intégral, dégoulinant de bons sentiments, une torture de plus de 2 heures...

Malgré un scénario sans aucune surprise du début à la fin, le film étonne par ses "audaces". Un scène en particulier à retenu mon attention, celle où notre valeureux cheval et notre non moins valeureux héros labourent un champ qui est réputé impossible à exploiter car trop rocailleux. Ah bah ça, en voyant le terrain aucun doute, y'a du gros caillou dans le champ, certainement dans un souci de bien faire voir au spectateur la difficulté extrême de la tâche. Bon, soit, c'est une illustration visuelle des propos tenus pour que le spectateur comprenne bien (au cas où on serait idiots...).
Il faut vraiment pas être très malin pour se lancer dans le labourage du champ alors que les cailloux sont encore présents dans le champ. Même le plus citadin des parisiens, aurait pris soin, par bon sens, de débarrasser le terrain de la grosse caillasse... Mais pas Joey et son maître car, je cite, "on peut le faire, on va leur montrer". Et effectivement, ils vont le faire sous nos yeux ébahis de voir un cheval qui n'est pas un cheval de trait réussir !
Évidemment tout le village est là pour voir le jeune homme se ridiculiser, à part son brave et un brin benêt meilleur ami qui s'obstine à l'encourager... La terre est sèche et bien sûr, dans un premier temps, ils échouent lamentablement... Mais le miracle s'accompli et une pluie diluvienne s'abat tout à coup. La terre devient meuble, même très meuble, et se transforme instantanément en gadoue. Comme c'est pratique, Joey et son maître réussissent maintenant les doigts dans le nez à labourer le champ avec une facilité déconcertante (la caillasse ayant miraculeusement disparu sur les plans serrés). Tous les braves villageois acclament notre jeune ami et le méchant propriétaire s'en va très furieux, mais on est content car il est pas gentil !

Et ce n'est qu'une seule scène, je vous laisse imaginer le reste ! Déjà, à ce moment là, je n'avais plus beaucoup de pitié pour le film, et la suite n'a fait que confirmer mes pires craintes. Toutes les scènes sont dégoulinantes de bons sentiments, la musique lyrique rajoute énormément de lourdeurs à un film déjà pas très subtil... D'un côté les méchants, d'un côté les gentils, comme le monde est bien fait ! Et tout le monde parle anglais, comme c'est pratique ! Enfin, sauf quand on doit montrer le côté un peu méchant des allemands, dans ces moments là on les entends vociférer "SCHNELL"... Je décerne aussi une palme du kitch à la toute dernière scène qui va jusqu'au bout des clichés des retrouvailles avec une couleur orangée tellement too much que ça fait rire ! Bref affligeant !

Finissons par un touche d'espoir... En effet quelques scènes sont à sauver du mauvais goût ambiant... Je pense notamment à la charge des cavaliers anglais dans les champs ou encore aux scènes de batailles dans les tranchées qui sont assez impressionnantes.

Mais bon, 15 min de qualité (et encore je suis généreuse) ne permet pas de relever le niveau...

A moins d'être très bon public ou d'aimer follement les chevaux, je vous le déconseille pour ne pas sortir du cinéma avec une envie de crier au scandale !