Tous en selle, Spielberg nous embarque pour une fresque sensible et simple.
Entre drame et grandiose Steven Spielberg présente l'un de ses plus beaux films, si le tout pouvait sembler conventionnel et tire larme, la mise en scène va chercher plus loin pour nous offrir au final une fresque épique et une reconstitution soignée malgré quelques petits détails un peu trop gentillets.
"Cheval de Guerre" se voit surtout comme une belle histoire très bien racontée par un réalisateur qui prouve une fois de plus qu'il est indéniablement un grand conteur moderne. Non sans nous rappeler certains de ses autres longs-métrages telles que l'ambiance de "La Couleur Pourpre" ou les plans séquences magnifiques d' "Il faut sauver le soldat Ryan", Spielberg propose ici une histoire d'amitié entre l'homme et l'animal qui ne verse pas totalement dans le film dit « tire-larme », certes quelques scènes sont très poignantes, et j'ai pour ma part eu les larmes aux yeux au bout de quinze minutes, mais je suis quelqu'un de très émotifs sur ce genre de films, et encore plus quand ça touche les animaux, donc je ne tiendrais pas rigueur à "Cheval de Guerre" de vouloir nous faire pleurer car ce n'est pas le cas, même si l'on sera néanmoins très émût par certaines scènes, à moins d'avoir un cœur de pierre bien entendu.
Là où le film est intéressant c'est qu'il enchaîne sans grandes difficultés les scènes de guerre et les scènes très humaines pleines de bons sentiments, car oui des bons sentiments il y en a et sincèrement il fallait s'y attendre, les personnes qui reprochent ce côté me font d'ailleurs bien rire en disant qu'elles ne s'attendaient pas à ça, je pense qu'il y a un moment où il faut arrêter d'être naïf car même sans avoir une connaissance approfondie du 7ème art, on sait très bien de quoi il peut en retourner d'un film même sans l'avoir vu, il arrive que l'on se trompe évidemment, mais pour "Cheval de Guerre" c'était un peu comme une évidence. Pourtant même si le film regorge de bons sentiments, il n'est pas pour autant trop gentillet, notamment car il n'y a pas de manichéisme à proprement parler, la guerre étant dépeinte de façons assez réalistes excepté une scène que je ne pourrais pas expliquer sans spoiler.
La fresque sur la guerre est donc dans l'ensemble bien dépeinte et très agréable visuellement grâce à des plans séquences magnifiques, lorsque Joey galope dans les tranchés et à travers le champ de bataille notamment. Bon point également en ce qui concerne la dureté des épreuves infligées aux chevaux durant cette période de l'histoire, bien sûr pas d'atrocités montrées à l'écran car le film est avant tout grand public, mais tout ce passage est globalement assez bien mit en scène pour nous permettre de nous faire une petite idée, et c'est d'ailleurs une qualité que je trouve à Spielberg car il nous montre très peu de choses mais à la fois bien assez pour nous permettre d'imaginer la suite, dans le cas présent cela tombe également bien sous le sens car le film ne se veut pas totalement comme une fresque démontrant l'horreur de la guerre, il parle avant tout de l'amitié et de l'histoire d'un jeune garçon et de son cheval. L'amitié donc, tout cette partie est certainement la mieux réalisée, j'ai pour ma part apprécié les scènes où Albert (personnage attachant et bien interprété par Jeremy Irvin) parle à son cheval Joey, scènes qui mettent ainsi le cheval et l'homme sur un même pied d'égalité afin de nous montrer l'intelligence des animaux et leur grâce naturelle, cependant le long-métrage ne cherche pas à nous montrer une quelconque morale. Le tout est ponctué par la très belle musique de John Williams en grande forme sur ce long-métrage.
On passe donc un bon moment avec ce "Cheval de Guerre", les 2h30 passent sans longueur et on apprécie le spectacle ainsi que la beauté de cette histoire. Je conseille le film à tout ceux qui comme moi aiment les animaux et les belles histoires bien racontées.