Quelconque..
Vous dites un festin Monsieur Lecter ? Je ne remets pas en question votre sens artistique, ni vos nombreux talents. Toutefois, je trouve le reste bien fade, sans saveur, très commun malheureusement...
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Nous sommes en 1943, période assez particulière pour les studios Disney qui doivent s'engager activement dans l'effort de guerre (du moins pour les animateurs et autres membres du studio qui ne sont pas sur le front). En effet, le studio est occupé par l'armée pour produire des métrages de propagande (À savoir qu'entre 1941 à 1945, un peu moins de 80 courts-métrages seront produits sous contrat gouvernemental). Contexte qui aura un impact important sur la qualité des futures productions, même après la guerre, jusqu'à la restructuration du studio qui mettra fin à cette période de vaches maigres artistique (Marqué par la reprise du projet Cendrillon et sa sortie en 1950)
Cependant, certaines oeuvres s'extirpent de ce statut de propagande par le talent et le savoir-faire qui existait dans les studios Disney de cette époque. Les exemples ne manquent pas, d'ailleurs les Donald Duck le montrent très bien, et même un film comme Victoire Dans Les Airs arrive au-delà son aspect informatif à soutirer quelques moments de génie (notamment la première partie sur l'histoire de l'aviation ou encore les quelques scènes de bataille). Et, bien entendu, ce petit court-métrage qu'est Chicken Little en fait partie (il était temps d'en parler effectivement).
Première chose à dire ce court est réalisée par Clyde Geronimi, un monsieur qui co-réalisa un bon nombre d'oeuvre mémorable pour le studio dont La Belle et le Clochard. D'ailleurs, avant de réaliser Chicken Little, il remporta, en 1942, l'oscar du meilleur court métrage d'animation pour Tends La Patte de la série Mickey Mouse. Un monsieur qui n'est donc pas dénué de talent et qui mérite que l'on s'y attarde. C'est également le cas des animateurs qui participent à ce court-métrage, comme Milt Kahl (Ex: Bambi & Pan Pan), Ward Kimball (Ex: Jiminy Cricket) et Ollie Johnston (Ex: M. Mouche). Trois grands noms de l'animation Disney, car ils font partie du cercle des Neuf Sages qui représentent les animateurs les plus influents du studio et les plus respectés par Walt Disney. Ce n'est pas pour rien qu'au début des années 60, la direction de l'animation passe aux mains de l'un de ses membres : Wolfgang Reitherman.
Tout cela pour dire que les studios Disney malgré leurs difficultés continuent de pondre (si je puis me permettre) des oeuvres de qualité. D'autant plus qu'il se dégage dans cette adaptation une dimension intemporelle et assez difficile d'accès pour le jeune public. Tout d'abord intemporel par son aspect sociologique notamment par le contrôle et la manipulation des masses, ce qui implique l'utilisation d'une certaine verve (surtout par le narrateur ou encore Renard Vantard) qui limite l'accessibilité et le plaisir pour les plus jeunes. Mais aussi par la cruauté et la noirceur qui se dégage du métrage par le biais de la malice (qui paye) de Renard Vantard. Aspect et situation qui n'est pas sans rappeler Pinocchio dont seul le happy end l'adoucie. Sauf que dans Chicken Little, notre cher renard tout comme son collègue grand Coquin ne peut être vaincu et la vie de filou, il n'y a que cela de vrai.
À noter qu'au départ, notre cher Renard ne devait pas utiliser un livre de psychologie, mais bien Mein Kampf et les tombes des habitants devaient être gravées de svastikas. Chose qui n'aurait pas eu d'impact sur le côté intemporel de l'oeuvre (Très bonne de décision de la part de monsieur de Disney). Toutefois, ce choix d'être plus implicite permet d'étendre aujourd'hui le propos, en oubliant cet aspect de propagande.
Loin d'être le plus abouti techniquement du studio, ni le plus innovant contrairement au Vieux Moulin, il reste un court-métrage d'animation à ne pas manquer, surtout pour les amateurs (Que je suis, ça va sans dire) de renard fourbe et malicieux.
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Créée
le 17 mars 2015
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