Un bon films à sketchs malgré une fin plus que décevante.
Comme d’habitude, se lancer dans un film à sketchs, c’est savoir que l’on passera normalement un bon moment, mais aussi un moment inégal. C’est encore une fois le cas ici, avec la vision de 5 histoires courtes réalisées par 5 (enfin, en réalité, ils sont deux sur le dernier sketch) réalisateur. Chacun se basant sur un sens particulier. On commence de manière plutôt originale sur l’odorat, avec l’histoire de Seth, un jeune homme qui vient de se faire plaquer. Une femme arrive chez lui sans prévenir en lui donnant un parfum qui devrait séduire les personnes autour de lui. On aura beau le prévenir de possibles effets secondaires, il ne pourra pas résister aux effets du parfum, lui apportant promotions, femmes et j’en passe. Original, parfois bien crade, ce premier sketch constitue une excellente mise en bouche au métrage, qui ne perd pas de temps, en mixant humour, gore, et scénario original, voir grostesque. Surprenant venant de Nick Everheart, qui avait commis auparavant 666 : The Beast et 2012 Doomsday pour The Asylum, pour les modiques sommes de 75 000 et 250 000 dollars. Libéré du cahier de charge des mockbuster, il livre un produit correct. Une bonne mise en bouche avant d’enchaîner sur la vue, avec l’histoire d’un docteur des yeux qui, avec l’aide d’une machine, parvient à créer un fluide lui permettant de voir le passé de ses patients.
Avec ce second sketch, on continue avec une histoire un peu folle, matinée de quelques effets gores forts réussis dans un univers médical qui n’est pas sans rappeler certains des délires de Gordon et Yuzna à leurs débuts. Une bonne petite réussite, assez surprenante, et première réalisation de Miko Hughes, plus connu pour ses rôles étant enfant dans Simetierre et Freddy Sort de la Nuit. Arrive alors le troisième sketch sur le toucher, où nous suivons un jeune garçon aveugle qui va s’aventurer où il ne faut pas pour chercher de l’aide après un accident de voiture où ses parents sont restés, blessés. Ce sketch tranche quelque peu avec les précédents, en se voulant plus contrasté, plus sensible et moins grotesque dans ses effets. C’est la jeune réalisatrice Emily Hagins qui s’y colle et livre un travail honnête, bien que trop classique par moment et prévisible, dommage. En dessous des précédents, mais honnête. C’est Eric England (l’excellent Contracted) qui prend le relais avec le goût, en mettant en scène Aaron qui se retrouve dans un énorme building pour un entretien d’embauche, qu’il ne peut refuser, sous peine de lourdes conséquences.
Eric England place son histoire et créé une vraie atmosphère avant de partir dans un final sanguinolent et grotesque, plutôt réussit et qui fait plaisir à voir. Une excellente surprise au final, bien qu’également assez prévisible. Jusque là, le film dans son ensemble est d’un très bon niveau, malgré quelques notes plus classiques. Et c’est là qu’arrive le dernier sketch sur l’ouïe qui veut se la jouer faux documentaire (c’est encore à la mode ça ?) avec son équipe faisant un documentaire sur une chanson qui aurait la capacité de tuer. Malheureusement, le style visuel du métrage devient vite imbuvable alors que l’intrigue pourtant courte tourne en rond et qu’on n’y croit pas un seul instant. Si bien qu’en plus d’être anecdotique, ce dernier sketch devient énervant et boucle le métrage de la pire manière qui soit. Il abaisse le verdict final et donne envie de l’oublier, simplement, et c’est dommage. Déséquilibré comme prévu, Chilling Visions : 5 Senses of Fear reste une bonne production dans le genre, regardable d’un bout à (presque) l’autre pour les curieux et amateurs du genre.