Elle : "J'ai appris à prendre ma liberté, là où je suis"
"J'ai appris à prendre ma liberté, là où je suis". C'est la leçon à retenir de ce documentaire inspirant, où poésie et politique se mêlent. La musique des jeunes gens, les chants de stades, les slogans de manif', les associations culturelles de quartier. Les Algériennes, leurs visages, leurs voix, leurs carrés. Zak Kedzi nous offre une précieuse galerie de portraits d'une société algérienne contemporaine en quête d'images d'elle-même à montrer au monde (Raymond Depardon).
Le titre "Chroniques algériennes" est un clin d’œil ironique à Camus. Le "Hirak" littéralement le "Mouvement" apparaît comme le nouvel acte d'une indépendance algérienne tôt "confisquée" (Ferhat Abbas). La divine synchronie des luttes sociales du Hirak en Algérie et des Gilets jaunes en France, de part et d'autre du pays Méditerranée (Georges Duhamel), nous évoque ce passage central d'un autre Algérien de combat : "Ce travail colossal qui consiste à réintroduire l’homme dans le monde, l’homme total, se fera avec l’aide décisive des masses européennes qui, il faut qu’elles le reconnaissent, se sont souvent ralliées sur les problèmes coloniaux aux positions de nos maîtres communs. Pour cela, il faudrait d’abord que les masses européennes décident de se réveiller, secouent leurs cerveaux et cessent de jouer au jeu irresponsable de la Belle au bois dormant." (Frantz Fanon, 1961)