Quel titre bien vu que ce Cigarettes et bas nylon pour désigner le phénomène de femmes françaises qui se mariaient à des soldats américains pendant cette deuxième guerre mondiale. L'Histoire a beaucoup plus retenu les femmes qui avaient des liaisons avec des soldats (américains,allemands ou britanniques) que celle qui s'engageaient vraiment avec eux. Le réalisateur filme avec justesse leurs déracinements (car elles étaient obligés de s'expatrier de l'autre côté de l'Atlantique), leurs attentes déçues et leurs remises en question fréquentes. Parmi elles, il y en a une,Jeanette, qui a perdu son mari avant la fin de la guerre et le spectateur suit son parcours psychologique intéressant. En effet, la jeune veuve de guerre (dédommagée par l'armée pour qu'elle ne demande pas une pension pour son statut et ne rencontre pas la famille de son défunt mari), va pourtant décider de rejoindre les Etats-Unis pour retrouver d'autres femmes françaises pour renouer avec l'euphorie de son amour américain et d'une certaine manière refuser ce que la société lui a dicté.
Adelaïde Leroux et Salomé Stévenin, actrices les plus confirmées de ce casting, portent le téléfilm à elles seuls. Les retrouvailles américaines de leurs personnages vont leur permettre de rebondir et de se réinventer. Tout ça sur fond de jazz et costumes d'époques de la Nouvelle-Orléans à New-York. Ce téléfilm a donc de la consistance et une certaine authenticité, ce qui n'est pas trop souvent le cas lors de reconstitutions historiques. A voir,à l'image d'un Windtalkers, pour découvrir une autre facette de la deuxième guerre mondiale.Celle dont on ne s'étend guère (ou pas du tout) dans les livres d'histoire.