En se basant sur son vécu et sa jeunesse, Sophie Reine livre un premier film évoquant avec mélancolie et humour le quotidien d'une famille fauché, mené par un père veuf terriblement attachant. En effet, à partir du sujet délicat de la possible mise en famille d'accueil d'enfants, Reine livre une comédie douce amer où se rencontre assistante sociale, chèvre, tourette et problème du quotidien. Le film ratisse donc large dans son sujet et c'est sans doute ça son principal défaut. Le film semble vouloir en dire beaucoup (trop ?), un problème récurrent des premiers films. De ce fait, certains éléments sont survolés alors qu'on aurait aimé les voir approfondi. C'est dommage mais cela ne porte finalement pas plus préjudice au film. Ainsi, malgré ses failles, on se laisse porté par ce film touchant, assistant à tout ces instants de vie mis en scène de façon légère mais terriblement efficace. Le film s'oriente alors vers le feel good movie pour un résultat des plus convaincant.
Côté casting, Gustave Kervern est excellent en père imparfait des plus attachant, loin de ses rôles de benet. De même, si Camille Cottin pouvait semblait être un choix discutable, elle assure à merveille le contre-pied au personnage du père avec un côté coincée mais terriblement humaine. On saluera aussi le duo Fanie Zanini et Heloïse Dugas en fille aussi adorable qu'incontrolable (notamment la seconde, dont le jeu sur les tics est assez remarquable).
On notera aussi qu'en cette fin d'année 2016, la déclaration d'amour a Bowie fait du bien à voir.
Au final, aussi imparfait soit il, "Cigarettes et Chocolat Chaud" est un joli film, réussi et touchant qui n'en laissera aucun insensible.