Clèves, ou la (re)découverte de soi.

C'est un sentiment étrange qui m'emplissait après le visionnage de Clèves, avec deux amies.

Comme si le film avait capté en nous l'essence d'une époque où l'on se découvre et, surtout, où l'on se découvre à travers l'autre. Comment un film qui nous à tout du long mises face à des images et des situations dures peut générer autant de nostalgie ?

Sans rien romantiser, Rodolphe Tissot nous présente un portrait juste de l’exploration de sa sensualité par une jeune fille pas encore tout à fait femme, mais qui essaie. Un sujet compliqué, et le cinéma (français) sait nous décevoir sans nous étonner lorsque l'on aborde ces thématiques. Pourtant, c'est sans érotisme que l'on voit Solange (Louisianne Gouverneur) découvrir la sexualité. Car s'il a été réalisé par un homme, ce film a été crée par de nombreuses femmes, et ça se voit. Dans les détails que l'on voit, que l'on sait. C'est avec douceur et au travers des yeux de Solange même que l'on se (re)découvre en même temps qu'elle. On revis à ses côtés les balbutiements, les hésitations et surtout, les erreurs.

Toujours dans la nuance, Clèves parviens au travers d'une mise en scène soignée à nous refaire vivre ces erreurs. Peut-être fallait il ce film pour se rappeler de ce que c'était, de ne pas savoir ce que l'on veut, de ne pas savoir dire non. Comme si le voir arriver à Solange et se reconnaitre dans les épreuves qu'elle traverse aidait à accepter ces moments comme faisant partie de la vie, pour le meilleur et pour le pire.

Ce film n'est pas pour toustes, mais il était pour moi.