"L'amour est enfant de bohème: Tu crois le tenir, il t'évite ; Tu crois l'éviter, il te tient"

L'homme devrait mettre autant d'ardeur à simplifier sa vie qu'il en met à la compliquer
(Henri Bergson)

Univers: L'enfer de Claude Chabrol/Henri-Georges Clouzot + Le bonheur Conjugal de Tahar Ben Jelloun + Julie la Rousse où Daniel Gélin est aussi jeune industriel débordé mais héritier d'une usine de clous, pas une papeterie + Chaos Calme de Sandro Veronesi + Annie Duperey&Pierre Richard…

Encore à la demande sur chaine TNT gratuite et rediffusion Mardi 05 /02/19 22h30

Voilà longtemps qu'un téléfilm vu au hasard ne m'avait pas tant embarqué. Réellement capté et attiré loin de ma propre vie (et cuisine ce soir là).
Je suis resté car dans le générique de début, j'ai lu, "adapté du livre d'André Maurois...1928":
_Maurois est dans ma longue liste en attente d'auteurs pas encore lus.
_Et '1928' attisait vraiment ma curiosité pour une fiction ayant trouvé son financement en 2012. Vu tout ce qui est refusé et ne voit jamais le jour, je me demandais quelle histoire de 1928 avait pu intéresser des financiers et experts en audience télé en 2012?
Très ému et surpris, j'ai compris comment ses créateurs avaient convaincu des producteurs et équipes. A sa toute fin, j'en avais même oublié un court instant où j'étais physiquement.
Je veux désormais lire le livre.

Résumé: Philippe Marcenat (Yannick Renier) est fils de grands bourgeois limousins conventionnels et d'une maman austère, avides d'avoir des petits-enfants (pour assurer l'avenir de leurs usines à papier).
Mais Philippe s'éprend passionnément d'une artiste, Odile Malet (Raphaëlle Agogué) et l'épouse malgré l'hostilité de ses parents (Macha Méril&Philippe Laudenbach). Seule la tante plus frivole est de suite son amie (Ludmila Mikaël).
Les autres auraient préféré qu'il épouse Isabelle Cheverny (Agathe Bonitzer), fille qu'il a vue et aidée grandir. Au point qu'elle deviendra un peu son double...

Une histoire de 1928 qui prouve une fois de plus qu'on a pas attendu 1968 pour avoirs des mœurs dites dissolues. Que les familles et amours avant 1968 étaient bien plus compliqués et sexués qu'on ne l'a voulu laisser croire en accusant 1968 de tous les maux (Des études Américaines avaient d'ailleurs évalué combien l'adultère était rampant et endémique bien avant 1968).

D'abord j'aime le casting: au contraire de souvent, aucun d'eux ne joue faux...peut-être était-ce parce que je les connaissais mal, mais toute les actrices et acteurs m'ont fait croire en leur personnage.
Je découvrais Raphaëlle Agogué, très belle d'après critères contemporains ET qui joue très juste, réaliste, crédible, vivante...
Yannick Renier "sent le sexe" (sic) et la masculinité maitrisée...en d'autres mots, il arrive à faire croire à ses expérimentations sexuelles passées. Avant la convention du mariage.
Il est supposé avoir vécu avant sa rencontre avec son amoureuse...période dont on ne verra rien, qui reste hors-champ mais il arrive à nous faire croire à sa maturité pour selon qu'il est un fils à papa, héritier de l'affaire familiale.Affaires qui l'occupent d'ailleurs beaucoup et un univers du papier qu'il aime, voire qui le passionne: Il est entouré de livres, qu'il offre ...eux et leur papier sensuel comme du tissu.
Le papier se fait peau?

Hors-champ, il est supposé avoir eu de multiples amantes, connaître la vie, avoir bien jeter sa gourme, Yannick Renier le fait croire.
Hors-champ, il est supposé avoir sauvé une femme de la noyade et ils s'aiment déjà physiquement aussi, Yannick Renier le fait croire.

Comment tu as rencontré maman? je l'ai sauvée de la noyade

Il sauve de la noyade sa future femme comme dans le récent livre (puis film) Chaos calme où le héros nageur rencontrant des difficultés lors du sauvetage se met à tant bander comme un dauphin qu'il en tamponne les fesses de sa noyée… lieu qu'il revisitera lors d'une scène de coït qui a beaucoup fait plaisir aux critiques et à une libraire d'Arles qui me conseilla le livre de Sandro Veronesi.

….André Maurois, Sandro Veronesi...tout ça pour dire que l'amour entre une noyée et son sauveteur a déjà été vu.
On pense aussi à Annie Duperey et Pierre Richard se rencontrant similairement dans "Les Malheurs d'Alfred ou Après la pluie... le mauvais temps", encore une histoire de Climats...

Notre industriel épouse donc une femme libre, une artiste: différent milieu, différents hobbies, différentes passions...déjà tant de livres et films sur ce sujet, mais celui-là se détache.
Une fois mariés, elle l'évite, lui cache l'agenda de ses journées…
"L'amour est un oiseau rebelle
Tu crois le tenir, il t'évite (1ère partie de leur vie de couple)
Tu crois l'éviter, il te tient (2nde partie de leur vie de couple)"

Je n'en dis pas plus pour augmenter vos chances d'avoir le plaisir que j'ai eu: il est encore (à la demande TNTgratis en cliquant sur cette ligne&rediffusion Mardi05 /02/19@22h30)

((ajouts:
_une adaptation existait déjà d'un Stellio Lorenzi ; merci Pierrick pour l'info
_j'aurais du parler aussi des beaux&crédibles costumes&lieux de tournage.
Et surtout du plaisir à reconnaître le visage et chercher le nom d' Alain Libolt: une belle voix tout en faisant croire à son touchant personnage de veuf, cool, gentil bobo, artiste qui peint des fleurs...avec deux fils sur les bras (dont Thomas Soliveres) et dont la fille le quitte pour un Bourgeois...))