Critique de Cœur d'apache par Torrebenn
J'ai visité l'hospice des vieux gangsters et un petit vieillard m'a braqué dans le bide en me foudroyant d'un regard encore assassin.
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le 22 janv. 2017
À l'époque les films de poursuite sont à la mode, dans la lignée des 'chase films' britanniques de la décennie révolue. Suspense en 1913 sera un pic visuel visuel dans le domaine, An Unseen Enemy (1912) de Griffith est également une réussite. Avec The Musketeers of Pig Alley, Griffith passe à un autre étage dans le traitement des criminels à l'écran, à l'instar de The Great Robberry Train en 1903 qui dans la foulée de ses 'exploits' inaugurait le western.
Lorsqu'il est abordé, The Musketeers of Pig Alley est presque toujours étiqueté 'premier film de gangsters'. C'est en tout cas le précurseur de cette catégorie de films par son style et ses accessoires. Il est inspiré de l'affaire Becker-Rosenthal, où un joueur professionnel fut liquidé par un gang. La représentation des malfrats se veut réaliste, mais aussi attractive et empathique. Griffith dans leur environnement 'naturel' ces fauves parfois stylés, dressés par la bande et conduits par la stricte nécessité. L'ensemble est amoral, bercé entre sentiments mielleux et rudesses codifiée encadrant les éclats de violence. Il en reste l'image de Booth longeant les murs, un de ces fétiches du cinéma d'origine pour les USA.
Cet opus est plus relâché (pour le scénario) que An Unseen Enemy et même A Corner in wheat. Il se situe plutôt à la porte du vice et du grabuge. Il s'autorise un éclat de brutalité final, suivi d'un apaisement doucereux dans les bras de Lilian Gish (et d'un épilogue surfait). Cette actrice en train de devenir la favorite de Griffith venait de se lancer chez lui via An Unseen Unemy (sorti un mois plus tôt, en septembre). Griffith était alors la figure principale de la Biograph Company, par laquelle passaient la plupart des 'stars' en germe de l'époque – parmi lesquelles Harry Carrey, ici présent, héros en tant que 'Cheyenne Harry' à partir de Knight of the Range (1916) et futur partenaire de John Ford pour ses premiers accomplissements.
Dans le film de gangsters plus tard, le voile moraliste sera souvent mince, le 'law & order' lui-même prenant des atours romanesques (c'est encore le cas dans Les Incorruptibles de De Palma). Le genre naîtra vraiment dans les années 1930 et explosera très vite. Little Cesar et Scarface sont les emblèmes de cette vague 'classique'. Auparavant d'autres opus se sont glissés sur ce sillage : en Amérique, Regeneration (1915) de Raoul Walsh puis Les Nuits de Chicago (1927) de von Sternberg ; à l'extérieur, Fantomas (1913) et Mabuse (1922), ce dernier étant plus fantaisiste. Quand à Griffith, il tournera bientôt son premier 'feature film' (Judith of Bethelia en 1914) et les super-productions modèles poussant à envisager le cinéma comme nouvel art majeur et respectable.
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Créée
le 14 oct. 2016
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