Richard Camembert
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le 13 juin 2020
Avant dernier film de Franklin J. Schaffner, dernière bande originale de Jerry Goldsmith pour son ami et bonne grosse rareté jamais sortie en salle en dehors des États-Unis et du Canada, exploité quelques jours seulement, jamais sorti en vidéo tout court, au contraire de sa bande originale plus réputée et distribuée mondialement elle, Lionheart fut un échec cuisant qui eut aussi le malheur de sortir à la même période que Princess Bride, pas de bol.
On est dans la même ambiance médiévale 80s option film avec enfants et ligne directrice mâture mais pas de Fantastique et l’ensemble est beaucoup plus laborieux, ou pesant au choix, ce malgré le happy end complètement fantaisiste comparé à la véritable histoire où tout le monde y est passé ou presque, et d'ailleurs, ce n'était même pas un chevalier.
Le jeune Eric Stoltz, pas mal transparent tout de même, joue un chevalier éphèbe au visage angélique qui a fui sa première bataille et cherche à rejoindre le Roi Richard. Il rencontre en chemin une galerie de jeunes errants venus du cirque, d’une auberge ou juste de la route. En face, Gabriel Byrne se fait déjà plaisir à jouer le très méchant Prince Noir exploiteur d’enfants sans aucun principe qui vise la destruction du jeune freluquet.
La mise en scène n’est pas mauvaise pourtant, ça reste Schaffner et ça se voit. Il y a des moyens et une bonne reconstitution d’époque. Il y a même une poignée de plans fixes panoramiques embrumés et très médiévaux dans l’âme du plus bel effet, agrémentés de mat-paintings des plus convaincants ajoutant à l’authenticité, mais le rythme et l’intérêt sont le gros problème. La première heure n’est qu’une errance sur les routes, mollassonne et peu bavarde, où le jeune chevalier recrute un à un ses futurs jeunes alliés les motivant à se rebeller contre les méchants adultes qui les exploitent. Motivant étant un bien grand mot puisqu'il ne fait pas grand chose en fait.
Le casting semble pourtant dedans mais l’écriture approximative, l’ensemble décousu et l’austérité globale n’aident pas la comparaison avec les nombreux films d’époque du même genre qui furent de franches réussites telles La chair et le Sang ou encore Le Dragon du lac de feu même si l’approche de Schaffner est bien différente, plus terre à terre. Le réalisateur a peut-être aussi rencontré quelques difficultés à tourner avec les deux choses les plus pénibles à filmer, les enfants et les animaux, en l’occurrence des chevaux. Parce qu’on voit bien par moment que ça se disperse ou ça a dû se disperser, bref que le tournage n’a pas dû être rose tous les jours.
Le tout pas mauvais ni franchement désagréable souffre donc énormément de la comparaison avec les réussites de la période qui ont su mieux jongler entre le sombre et l’enfantin et surtout apporter un véritable intérêt et une dynamique à leur récit alors qu’ici, on avance sur la route et à la fin on piège le méchant, ampoulé et assez light pour 105 minutes.
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Créée
le 18 avr. 2016
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