Aïe, après "Stuber", Michael Dowse persiste dans le registre du buddy-movie et touche presque le fond cette fois...
Par son efficacité, son amusante idée de départ et son duo improbable, "Stuber" avait su gagner notre indulgence en termes de divertissement vite consommé en la matière mais, avec "Coffee & Kareem", c'est à peu près tout l'inverse qui se produit.
Dialogues trashs simplement pour le fait d'être trashs en oubliant d'être drôles (non, coller un assortiment de d*ck/f*ck/*ss/sh*t à chaque recoin de réplique n'est pas l'assurance obligatoire de rires), énième intrigue de ripoux, gangsters & drogues torchée sur un coin de table, des références à des titres cultes du genre comme pour mieux nous rappeler la médiocrité du spectacle auquel on est en train d'assister et, surtout, un duo de héros aussi raté qu'inconséquent sont les principaux ingrédients de ce "café-crème" indigeste. Comme le subtil jeu de mots du titre l'indique, tout le lot de vannes possibles engendrées par la relation entre un flic blanc et un enfant noir grande gueule est bien évidemment passé en revue sans aucun génie lorsqu'il n'y a plus rien à viser sous la ceinture. Ne comptez pas non plus sur la complémentarité en carton entre le pauvre Ed Helms singeant une énième fois son éternel rôle de gentil neuneu (Que "Very Bad Trip" et "The Office" semblent loin...) et le petit Terrence Little Gardenhigh, tout aussi insupportable que son personnage, pour combler la pauvreté du film, il n'y a pas grand chose non plus à espérer de ce côté...
À vrai dire, à part quelques seconds couteaux sympathiquement débiles (les sous-fifres du gangster) et une dernière partie tout de même un peu plus drôle que le reste, "Coffee & Kareem" réussit l'exploit de ne pas couler totalement grâce à l'intervention d'une seule personne : Betty Gilpin. Déjà remarquable en tout point dans le récent "The Hunt", la comédienne apporte encore une fois ici une telle folie furieuse à chacune de ses apparitions qu'elle rend transparent tout ceux qui l'entourent ! Dotée d'un tempérament comique hors du commun pour faire de son rôle une espèce de bulldozer que personne ne peut arrêter à l'écran, Betty Gilpin rendrait presque indispensable un visionnage de "Coffee & Kareem" à elle toute seule, c'est dire l'ampleur de son talent...