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Colonel Panics
4.5
Colonel Panics

Film de Cho Jinseok (2016)

Quelque part, vous avez probablement déjà vu ce film

Au moment où j’écris les premiers mots de cette critique, j’aimerais te dire que je suis sûr de la note à donner, c’est vrai c’est utile une note, sauf ici en fait.


Surtout que ce film est le film typique de cette vague d’auteurs drogués à l’indé japonais (on me souffle dans l’oreillette que le réal est coréen), du moins ce coté de l’indé qui ne comporte pas de sushis zombies ou de poulpes catcheurs mais plutôt des jolies couleurs et des femmes nues, et il faut garder à l'esprit qu'il s'agit d'un premier film. Du coup il est difficile de faire des suppositions sans faire de surinterprétations en n’étant absolument pas certain de savoir ce qui relève du classique horror movie nippo-coréen, du choix esthétique artistique, ou d’un toc de montage, ça les prochains films du réalisateur le diront.


Un exemple tout bête :


une scène qui arrive très tôt parle de la répétition des actes comme moteur à l’imagination or tout le film comporte de nombreuses répétitions, tout ce film en lui-même n’est qu’une grande répétition. Les personnages parlent d’un jeu avec des actions répétées, et même d’un téléfilm. Le soucis est que ces pistes ne sont jamais exploitées et toujours laissées sans suite, est-ce que c’est un oubli ? Ou alors est-ce qu’on est en train de voir le film en question ? Le film serait-il en train de briser son propre quatrième mur en réalisant une mise en abîme à l'échelle du film entier ? Je ne sais pas


Le problème c'est que tout le film peut laisser dubitatif : Film !! tu fais quoi ?! Tu vas où ?! Pourquoi ?!


Le fond semble tellement creux et déjà vu que les effets stylistiques et de montages inspirés d'un Winding Refn par exemple sont encore les seules choses qui différencient ce film d'un navet nippon dont le seul intérêt serait de voir des femmes à poil dans des baignoires et des scénarios à base de 30 minutes à se frotter le dos lascivement et à se recouvrir le corps de mousse.


Chaque scène pourrait être nul de sens ou être analysée tel un étudiant en art du cinéma face à son film de la nouvelle vague sous le regard prétentieux et désabusé de son professeur car ce dernier s'est poli abondamment le vit sur les films de Jim Jarmusch et dont la thèse portait probablement sur un parallèle socio-analytique entre le traumatisme de la chute du communisme et l’expressionnisme transitoire visible et sous-jacent à travers l’intégrale de l’œuvre de Béla Tarr impossible de ne pas partir dans la surinterprétation !


Mais alors au final on a quoi ? des filles nues, une esthétique un peu usée, quelques idées sympas et quelques petites surprises que je garde pour les curieux qui voudraient quand même tenter l’expérience façon film de genre. Ce n'est pas un mauvais film de genre si on garde à l'esprit qu'il s'agit d'un premier film, mais il est blindé de tocs et d'essais moyennement fructueux. Pour autant tout n'est pas à jeter et si vous n'avez rien à regarder ça peut valoir le coup de s'y attarder.

Crillus
5
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le 27 mars 2018

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Crillus

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