Comment l'esprit vient aux femmes par Maqroll
Cukor, c’est bien connu, est LE cinéaste de la femme… Voilà qui est vérifié une fois de plus ici : un patron de la mafia (Broderick Crawford) engage un journaliste soucieux de justice (William Holden) pour éduquer sa petite amie (Judy Holliday) qui lui fait honte par son manque d’éducation et d’esprit. Les trois acteurs principaux sont au sommet de leur forme et parfaitement dirigés, Broderick Crawford tout en finesse dans un rôle de balourd, William Holden un peu à contre-emploi en intello chétif et surtout Billy Hollyday, fameuse à tout jamais dans ce vrai faux rôle d’idiote qui l’est de moins en moins… Le rythme ne faiblit jamais, depuis une introduction en fanfare jusqu’à une fin bien sûr hollywoodienne mais inévitable. Le principal reproche est à adresser au scénario, parfois un peu inconsistant : beaucoup de bonnes idées sont perdues en route et au lieu d’une comédie satirique, on a une simple comédie de détente. Même si la réflexion sur la femme est toujours aussi pertinente, on tient là un bon Cukor mais pas un grand Cukor.