Une belle surprise sur un sujet tabou
Un beau premier film sur un sujet peu abordé au cinéma: la prostitution masculine. Réalisation classique mais subtile et délicate pour un policier psycholgique avec deux parcours qui se chevauchent harmonieusement: l'histoire d'amour tragique à la fois romantique et trash de Vincent (Cyril Descours magnétique, il crève l'écran) et de Rebecca (Nina Meurisse, touchante de candeur naïve) et l'enquête menée par l'inspecteur Kagan (Gilbert Melki, toujours émouvant dans les personnages sensibles et blessés par la vie) et sa co-équipière Karine (Emmanuelle Devos, à la présence évidente).
Le scénario se sert de l'intrigue policière pour poser une étude de caractère réussie (les deux inspecteurs) et montre la réalité glauque de la vie des jeunes prostitués masculins, sans tomber dans la dénonciation outrancière ou virulante appuyée. Ici le réalisateur prend le parti de ne pas juger, et de nous montrer l'humanité et la sensibilité de chacun des personnages même les plus sombres (Thomas joué par Jérémy Kapone, jeune proxénéte jaloux, amoureux de Vincent). D'ailleurs les personnages de Melki et Devos à la fin du film choisissent en ne jugeant pas, l'humanité et l'espoir... . Les scènes de sexe sont filmés de façon brute et réaliste tout en évitant de tomber dans la complaisance malsaine, le réalisateur prenant assez de distance pour ne pas nous choquer. Puis il faut louer le talent et le courage de Cyril Descours et Nina Meurisse à se livrer de telle manière face à la caméra.
Un premier essais réussit pour Frédéric Mermoud. Une belle surprise.