Il y a peu de films qui m'ont vraiment bougé et Conan le Barbare en fait partie.
Dans mon petit classement personnel, c'est même le premier du genre.
Est-ce que ça en fait un chef d'oeuvre pour autant, je l'ignore et je m'en fiche : à mes yeux, il y a eu un avant Conan et un après !
J'ai conscience que c'est clairement à replacer dans le contexte : je sortais de l'adolescence, j'étais fan absolu des comics Marvel de fantasy traduits chez Lug et j'avais lu tout Howard.
Quand le film a été annoncé, au risque de faire couiner les puristes, j'espérais un portage Comics, pas les bouquins, et je n'ai pas été déçu car le cimmérien du film, c'est l'adaptation en comics des Savage sword of Conan ! Ceux de Roy Thomas avec les dessins formidables de John Buscema qui en a fait cette armoire à glace à la crinière sombre traversant son époque sauvage avec la nuance d'un rouleau compresseur, mais qui ne transige pas avec les méchants et garde une forme de droiture qui n'appartient qu'à lui !
Pour quoi je précise ça, simplement parce que le perso "bouquin" de Howard n'est pas cette brute aussi simpliste que courageuse (mais attachante) incarnée par Schwarzy. S'il est musclé (ça reste l'âge Hyborien, soyons sérieux !), le mec est un aventurier physiquement svelte et félin (tel que dessiné par Barry W. Smith au départ du Comics d'ailleurs !), tantôt éclaireur et voleur, et surtout, un maître d'armes hors norme aussi à l'aise avec un arc Turanien qu'un coutelas picte.
Mais fi de la parenthèse : le Conan de Milius, s'il peut manquer de nuance et repose sur l'acting d'un acteur encore mal dégrossi, reste un chef d'oeuvre qui rend visuellement hommage au Conan de papier, et c'est tant mieux !
Ce film, entre les soirées avec les copains à l'époque des VHS et les redifs télé, j'ai du le voir une dizaine de fois depuis sa sortie. Plus récemment, je l'ai revu il y a quelques années avec mes fils : je trouve que ça fonctionne toujours car ce qui était discutable à l'époque - comme certains intérieurs un peu kitsh - a aujourd'hui un coté élégamment suranné.
Pour le reste, tout ce qui faisait de Conan une épopée épique mémorable reste intact : les batailles sanglantes, les méchants haïssables et les gentils aimables mais SURTOUT, la musique de Poledouris - parfaite ! - qui n'a pour moi jamais été égalée depuis en termes d'osmose image/son à l'écran.
Vous hésitez encore à regarder Conan le Barbare ?
Jetez juste un oeil à l'affiche promotionnelle du film peinte par l'immense Frazetta (celle là même qui est utilisée sur ce dossier) : un colosse en pagne sur son épée à deux-mains, une femme à demi-nue accrochée à sa botte, laquelle s'enfonce dans le charnier formé par ses ennemis terrassés, voilà qui résume parfaitement le spectacle à suivre.
Si elle ne vous emballe pas, ne perdez pas votre temps !