Opératique hubris : chanson de geste
(Série "Dans le top 10 de mes éclaireurs" : Djee VanCleef)
En des temps reculés, de l’âge hyborien
Une lave en fusion dévore les glaciers
Où surgit en fumée l’énigme de l’acier
Rivé à notre bras, sans lequel il n’est rien.
Le grand initiateur aux souffrances d’airain
Fait naitre Conan sur la neige ensanglantée
Livre son père aux crocs de chiens affamés
Décapitant sa mère dont il tenait la main.
Esclave dépourvu de tout autre langage
Que celui de la force, gladiateur sans merci
Conan s’accouple ou tue, accompagné des cris
De la foule qui joue sur son sort tous ses gages.
Lâché au vaste monde, notre génocidaire
Saillant de sa gonflette, génère quelques spasmes
Soulage par le feu, la femme et son orgasme
Déchiquette un vautour, assomme un dromadaire.
Conan ne pleure pas, on le fait à sa place
Rescapé scarifié de la crucifixion
La femme walkirie, offre sans réflexion
Son corps à ses assauts et au venin de glace.
Au pied de la montagne, Conan poursuit le culte
Au dieu vénéneux, fascinant Thulsa Doom
Ses orgies cannibales ses saphiques backrooms
Pour lui faire payer la parricide insulte.
Le silence des dieux sur l’horreur du bas monde
A laissé tout le champ à la voix somptueuse
D’une musique épique, symphonie plantureuse
Où les chœurs et les cuivres magnifient et inondent.
Ample et spectaculaire, opératique hubris
Décuple la puissance des affres du chaos
En prolonge l’attente, insidieux boléro
Et porte au panthéon Basil Poledouris.
Savamment différée, l’accolade dernière
Distille du combat la violence et le faste
Brandissant son trophée, le preux iconoclaste
Sur les marches sans dieu, ouvre une nouvelle ère.
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