Le problème avec Concrete Cowboy, c'est que malgré l'univers dépeint assez original, le déroulé scénaristique est sur des rails bien connus et tout est prévisible au bout de 30 minutes.
Pourtant, voir des écuyer noirs dans la banlieue de Philadelphie à notre époque a de quoi étonner de prime abord. Voir ces gens passionnés, capables de s'unir et tentant de faire face aux agents immobiliers souhaitant tout raser pour faire grimper le prix des habitations c'est passionnant. On a la sensation de vivre les dérives du système de l'intérieur avec un véritable point de vue. Et chapeau à la direction d'acteurs puisque plusieurs d'entre eux sont de véritables cavaliers ayant vécu à Fletcher Street. Le versant documentaire est clairement le plus passionnant.
Hélas, le film ne s'attarde finalement que très peu sur ces éléments pour se concentrer sur une relation père-fils compliquée. Une histoire de rédemption comme les américains en sont friands. Le film parvient même à nous refaire la réconciliation de la gentille famille alors que c'est totalement hors de propos et gratuit.
Et la véritable faiblesse se révèle être les chevaux. Sous exploités alors qu'ils sont au cœur du récit. Le film souffre clairement de la comparaison avec The Rider de Chloé Zhao qui avait su magnifier le galop des étalons et la relation fusionnel entre le cavalier et son cheval. Ici, on effleure le sujet mais Ricky Staub ne parviendra jamais à le mettre en scène correctement.
Bref, un film inoffensif avec de plein de bonnes intentions. Mais une déception lors du visionnage avec la sensation d'être passé à côté de quelque chose de beau et réellement intéressant.