Cauchemardesque

Après un premier volet parfaitement orchestré qui prenait à la fois soin de s'intéresser aux personnages et aux évènements qui leurs étaient liés, James Wan revient avec ce second opus. Le film était bien évidemment très attendu au tournant par les fans et les amateurs du genre.

Bien que l'on retrouve en grande partie ce qui faisait la qualité du premier film, les évènements paranormaux montrés à travers le drame familial, la psychologie des personnages et une ambiance parfaitement dosée, il faut bien avouer que ce second film s'avère un peu moindre. Il remplit pleinement son contrat et offre ce qu'il faut de frisson, mais James Wan a trop vouloir bien faire se fait avoir par quelques gros pièges de son scénario. Voulut plus intimiste encore que le premier (surprenant quant on sait que l'histoire du poltergheist d'Enfield a été particulièrement médiatisée), ce scénario est pourvu d'une narration qui ne le sert pas toujours très bien. En effet si le couple Warren est suffisamment intéressant pour que l'on veuille en savoir plus sur son background, la surexposition de leur histoire vient finalement amputer le rythme du film. Le rythme général de l'oeuvre est pourtant bon, c'est véritablement la narration qui pose problème, si bien que les 2H15 se font parfois un peu longues, c'est dommage. Ce qui est d'autant plus surprenant quand on voit à quel point le film tente d'être encore plus efficace que son prédécesseur, à grand renfort de scènes clés, d'apparitions fantomatiques et de visions subjectives.

Mais James Wan n'en demeure pas moins malin, car si la narration de son film s'avère souvent pénalisante pour le rythme, les scènes importantes quant à elle sont marquantes et le réalisateur nous embarque une nouvelle fois dans une montagne russe de l'épouvante. L'ambiance visuelle est impressionnante dans sa capacité à jouer avec le spectateur, avec un bon travail sur les couleurs et la photographie, la mise en scène incite notre regard à se poser sur un endroit précis pour mieux nous surprendre. Quant aux séquences elles sont magnifiées par une caméra flottante et quasiment surnaturelle tant les plans sont peu communs dans le cinéma de genre actuelle. Le gros point fort de James Wan c'est bien cette capacité à plonger le spectateur dans une ambiance toute particulière, Le Cas Enfield est un très bonne exemple de ce savoir-faire.

Comme à l'accoutumé les références au cinéma de genre sont bien présentes, on pense surtout à Poltergheist de Tobe Hooper. Le casting quant à lui s'avère une nouvelle fois très bon notamment Vera Farmiga, toujours impeccable en Lorraine Warren aux côté du très bon Patrick Wilson. Frances O'Connor est plus effacée mais assure bien le rôle de la mère de famille désemparée. La jeune Madison Wolfe est excellente dans le rôle de Janet, d'autant plus que la ressemblance entre l'actrice et la vraie Janet Hodgson est surprenante !

En somme Conjuring 2 : Le Cas Enfield est un long-métrage d'épouvante comme seul James Wan sait en faire aujourd'hui. Bien que la narration vienne parfois ampouler le rythme, le film procure l'effet escompté et n'oublie pas non plus son potentiel émotionnel.