Mon quatrième Bartas, et une petite déception, en effet j'en attendais beaucoup de ce Koridorius, je me voyais déjà l’élever au rang de "meilleur Bartas" et finalement il n'en est rien, limite c'est le pire que j'ai vu, malgré tout il comporte de nombreuses qualités et reste plus que correct.
Déjà c'est toujours très simple le cinéma de Bartas, voire même austère, des personnages hantent un lieu, une ville, un monument, ici un couloir et les pièces qui lui sont adjacentes, de temps en temps on aperçoit une place, un stade, une route de nuit, mais la majeure partie de l'action se passe dans ce couloir.
J'ai toujours au début de ses films l'impression de me dire : "putain mais c'est chiant" pour enfin, plus ou moins rapidement (moins ici haha) me dire que je trouve ça magnifique, mais la ce fut plus long tout de même.
Si on parle de son idéologie, de ses idées, il y a toujours dans son cinéma l'idée de différencier le pauvre (ses héros) des riches (ceux que l'on voit peu, au loin) ou plus exactement une forme de marginalité face à une société de consommation grignotant petit à petit tout sur son passage (on peut voir cela par un plan sur une route très empruntée, de nuit, après avoir vu un vieille homme faire de la musique avec son fusil (la musique/le bruit, rappelant celle des klaxonnes et autres freins des voitures), le marginal/la vie de consommation grouillante) (bon si vous lisez ma critique de Few of us vous pouvez vous dire que j'invente peut être ce message, mais bon, après tout j’interprète comme je veux haha)
On aperçoit à plusieurs moment une place peuplée de pauvre qui y vivent en été comme en hiver, dans le froid, montrant le péril de notre époque ?
Bref j'arrête ici avec mes idées farfelu d'analyse...
Au delà de ça donc, je trouve l'absence de dialogue plus problématique dans Koridorius que dans Few Of Us. En Effet dans Few of Us cette absence est compréhensible de par la différence de culture et de langue entre l'héroïne et les habitants du village qu'elle visite. Ici ça ne s'explique pas vraiment même si parfois les protagonistes marmonnent entres eux, ou parlent un peu en fond ou en marmonnant (je m'en fichais un peu n'ayant pas de sous titres) je reste perturbé par cette constante absence de dialogue chez Bartas, malgré tout cela donne une toute autre ampleur à son cinéma.
Koridorius est parsemé de magnifiques plans sur des visages (mention spéciale pour Yekaterina Golubeva : http://static.rateyourmusic.com/lk/l/u/089f0fbd73c7cd0c71217cc3b4766054/3489710.png), souvent froids, tristes, fermés sur eux mêmes et seule la musique, qui comme dans Few of us est au sein l'action, fait corps avec celle ci lors d'une fête, permet d'entrevoir l'ouverture de certains visages, l'avènement de sourires, de désirs et même d'une certaine sensualité comme lors de plusieurs scènes de danse où une femme est presque en transe quand on lui verse de l'alcool sur le torse et où un homme dansant au rythme de la musique sur le rebord d'une fenêtre chemise ouverte parait presque heureux. Malgré tout cette fête s'étale trop, sur presque 30 minutes et finit par ennuyer.
Spoiler : Avant de conclure, deux plans ont retenu mon attention plus que les autres, deux élans de violence (comme on peut le voir à la fin de Few Of Us), une fille qui tue sèchement un oiseau en lui tirant dessus avec un fusil (à canon scié je crois) et une autre ou la même fille met le feu à des draps à un dessin d'homme au sol puis aux draps avoisinants, deux magnifiques plans assez "dérangeants, la lumière et le noir et blanc aidant à les rendre viscéralement superbe.
Au final une petite déception, j'ai eu du mal à accrocher et à trouver un but, un sens à ce film, mais il reste unique et particulièrement beau voir parfois bouleversant, d'où mon 6.
(pareil que d'habitude, je m'excuse pour les fautes et m'y atèle plus tard, je voulais donner mon avis à chaud)