Aïe... Je sais pas trop quoi dire.
Si. Jeff Bridges est un des mes acteurs préférés et la musique l'une de mes passions. Tout était réuni pour que ce film me plaise. J'avais acheté le DVD sur une brocante cet été et, par un après-midi de glandage sur le sofa, je propose à mon frère de le mater avec moi.
Et ce fut, pour chacun de nous, le film le plus long de notre vie. Si j'avais été au cinéma, je serais peut être sorti de la salle, mais j'allais pas me casser de chez moi, donc j'ai lutté. J'ai lutté contre cet ennui de chaque instant, contre ce manque de souffle du, en grande partie, à la réal ultra-classique de Scott Cooper (j'avais pas fait le lien mais ça explique aussi la mollesse de "Strictly Criminal", du même réalisateur, film que j'ai également chroniqué). Mais surtout, j'ai lutté pour ne pas me cogner la tête dans le mur à chaque nouveau cliché que le film alignait.
Voilà le pitch. Jeff Bridges incarne un chanteur de folk sur le déclin. Alcoolique, bourru, ce "Dude antipathique" va rencontrer une jeune journaliste (Maggie Gyllenhall), tomber amoureux. Et c'est la fin.
Les premières minutes sont bonnes. Notre anti-héros est plutôt intéressant, puant avec les jeunes musiciens honorés de jouer avec lui, dégueulant son whisky entre deux morceaux dans un bouge paumé.
Dès le début de sa romance, il change du tout au tout (à part pour l'alcool). Il devient papa poule avec le gamin de sa dulcinée, sort de sa tanière, se réconcilie avec se anciens amis... Bref, si vous êtes pas immunisé à la guimauve, vous risquez d'en prendre plein la gueule. Au passage, il est sensé s'être brouillé avec un de ses amis musiciens (campé par un Colin Farrell qui se demande, de toute évidence, ce qu'il fout là avec sa queue de cheval) mais les deux mecs se rabibochent super vite et font une bataille de bons sentiments. Et c'est ce qui résume le film: des bons sentiments, partout, jusqu'à l'overdose. Ah, et de l'ennui, et de la bonne musique, quand même (c'est qu'il chante bien le Jeff).
Arrive l’événement dramatique qu'on voyait arriver à des kilomètres et je dois dire que la détresse du personnage principal est très bien retranscrite, dans ce qui reste le seul morceau de bravoure du film en terme de réal (un Jeff Bridges complètement paumé et alcoolisé gagné par la panique).
Je vous spoil pas la fin, vous la connaîtrez au bout de 20 minutes de visionnage.
Qu'est ce qu'il nous reste ? Un Jeff Bridges qui fait le taff, qui le fait bien mais bordel... Un oscar pour ça ? J'adore Bridges parce qu'il est toujours juste dans ses rôles, jamais en sur-jeu, jamais dans la performance, et c'est pas ce film qui change la donne. Quitte à le récompenser, qu'on le récompense pour un rôle dans un bon film.
Comme je le disais, la BO est sympathique si on aime la country, la réal est molle mais pas honteuse...
Non, vraiment, je ne suis pas sur que ce DVD quittera de nouveau sa boîte.