Petite trahison pour certains puristes et deuxième grosse machine de Stephen Chow, encore plus lourde et coûteuse que Shaolin Soccer, doté d'un scénario assez rachitique, Crazy Kung Fu confirme bel et bien les big guts du plus grand comique HK qui parvient malgré toute la pression, malgré toute la confiture baveuse de son produit, à offrir un nouveau succès international avec une suite d'affrontements créatifs voire mémorables, en utilisant des SFX maison au service de son bestiaire débraillé. Car la dose de fun vient bien de la découverte de cette clique improbable, chacun spécialisé dans son "crazy kung fu", habilement présentés les uns après les autres tout au long du film, pour terminer bien lourdement certes, tel un missile venu du ciel, par le king Chow.

Mais enfin, ce déferlement de guerriers charismatiques venus du peuple qui n'ont l'air de rien et ne ressemblent à rien, pour une large partie de grands techniciens oubliés comme la formidable Yuen Qiu et son cri destructeur, et de techniques fantaisistes tirées du folklore HK tel que la mythique série Buddha's Palm, gardent bien l'essence Chow en la modelant à un plus large public.

L'humour Stephen Chow assez parcimonieux de la première moitié s'écrase peu à peu certes, ce qui le rend moins efficace puisqu'il n'est justement vraiment bon que dans l'excès. La fin approchant, le corps même du film est trahi par une trop grosse utilisation des SFX en dépit des idées créatives elles bien présentes. Avec son histoire prétexte et sa naïveté d'antan définitivement abolie, sa dramatique et sa chiquenaude de sentiments avoisinant tous deux le néant, les bémols sont bien présents et massifs.

Mais qu'importe, Stephen Chow nous offre la dose de fun nécessaire et de grosses bastons énergiques et sacrément gouleyantes sachant tirer profit du virtuel pour faire passer son style. Parce que même avec ses énormes affinités peu ragoutantes avec Asterix et Matrix, Kung Fu Hustle de son titre premier reste du Stephen Chow dans l'âme. Parce que même avec un paquebot de choses bringuebalantes, le spectateur qui veut du spectacle créatif en aura c'est certain, et du bon.

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le 10 juin 2012

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drélium

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