Le Discours de la Méthode.
Au début, le synopsis me faisait rire, comme si seul un matheux peut espérer découvrir la vérité absolue, moi je ne suis pas matheux et je la détiens, et je vous emmerde, les moutons qui suivent cette ridicule mode scientifique.
Parce que réciter une centaine d'équations, c'est plus classe que de faire un discours philosophique ou très engagé comme pouvaient le faire Hugo ou Deleuze, laissez-moi rire...
Enfin plus sérieusement, la preuve que la vérité n'est pas mathématique, c'est que j'ai deviné la trame bien avant le petit scientifique qui aime réciter ce qu'il a appris dans son manuel de maths édition Nathan et qu'au final le film admet que la Science ne peut pas détenir la vérité humaine, car ce sont les hommes qui ont crée les mathématiques, ceci un instrument du mensonge parmi tant d'autres.
Et c'est ça qui est intéressant dans le film : les personnages les plus jeunes pensent que la science mathématique est la source du savoir absolu, et en face, le personnage plus âgé (John Hurt, excellent) - ancien professeur brillant à Oxford qui a passé sa vie à démontrer l'importance des maths pour comprendre la psychologie humaine - s'est rendu compte par expérience et par lassitude que les maths sont une soi-disant vérité superficielle créée par les hommes.
Et c'est sur ce conflit de générations, ayant chacune une vision différente des mathématiques, que le film est intéressant. Savoir qui est le tueur est au final assez secondaire, d'ailleurs De la Iglesia le sait très bien car les rebondissements finaux prennent une tournure bien plus simple que l'on pouvait imaginer, comme une réponse ironique du cinéaste himself à ses personnages principaux sur le rapport entre la vérité humaine et la vérité mathématique.
Ceux qui s'attendaient à un thriller haletant ont dû tomber des nues, car comme dit précédemment, l'intrigue ne sert à qu'à exploiter le propos du réalisateur.
Bon, il y a quand même pas mal de défauts : des scènes de sexe un peu longues, un plan-séquence vers la vingtième minute un peu brouillon, quelques improbabilités, mais à côté de ça le fond est tout de même assez passionnant.
PS : Bien entendu, les mathématiques ont quand même révolutionné notre monde, je ne nie pas ceci et je suis le premier complexé à ne pas trop maîtriser cette science, seulement de là à la définir comme une réponse à la psychologie humaine, il faut redescendre sur terre, il est temps de se construire une richesse d'esprit messieurs dames.