On dirait pas un mix improbable entre "Ratatouille" et "Whiplash" ?
Loren, un jeune sensible d’américain interprété par Jason Fucking Lee, tombe, au cours de sa quête d’apprentissage de la grande cuisine française, malheureusement pour lui, sur un chef de cuisine, Louis Boyer, interprété par Eddy Fucking Mitchell plus imposant que jamais. Monsieur Boyer, avec sa psychologie de parieur et toutes ses nuances de manipulation, apporte une tension palpable à l’histoire. Sa tendance à la violence, tant physique que psychologique, rend le spectateur presque aussi tendu que les employés de sa cuisine. Mais pas que, son nouveau hobby par exemple c’est de s’tape avec le poissonnier pendant qu’il fait son marché pour le restaurant.
Bref, Loren quitte un supérieur de l’armée américaine qui était cruel, violent, homophobe, et.. il tombe sur ce chef français qui est… ah, raciste aussi !
Alors oui, certains aspects du scénario peuvent sembler faciles, voire légers. L'idée que notre héros puisse si simplement rencontrer un grand chef par l'entremise d'une amie est un peu grosse à avaler. Mais ne serait-ce pas là une satire des improbabilités hollywoodiennes? Moi j’ai envie d’y croire.
La scène du marché, justement, avec sa bagarre à la sauce western, elle m'a fait grave sourire. C’est un trop joli clin d'œil aux bastons américaines, mais aussi, en filigrane, à la “violence psychologique à la française”. Un mixte culturel qui trouve son écho dans une autre scène, où Loren écoutant du raï et dansant gaiement avec son collègue rebeu archétypal vient célébrer l'identité multiple de la France.
Alors toutefois, c’est important de constater qu’y a certaines imperfections techniques. Jason Lee, le héros de l’histoire, semble avoir eu quelques difficultés avec la langue française, c’qui s’traduit par une synchronisation labiale souvent très hasardeuse et qui vont mettre mal pas mal de gens j’pense.
En bref, Cuisine Américaine c’est un plat épicé, où la douceur et la rudesse se côtoient, où la satire et l'hommage se mélangent. Une belle dégustation cinématographique. Alors, cringe ou film doudou ? À vous de trancher !