Orgueuil et Préjugés

C'est une vidéo de la chaine Calmos qui m'avait donné envie de revoir ce film. Ou de le voir, parce que j'ai l'impression de ne pas l'avoir vu complètement la première fois que je l'avais vu, sans doute avais-je pris le film en plein milieu. Bon, je ne vais pas avoir énormément de choses à dire, d'autant plus que la vidéo qui m'avait donné envie de revoir ce film à fait une analyse bien plus intéressant que moi.

Ce qui est réussi, c'est de faire un film qui n'ai pas trop l'air statique : la pièce de theâtre ne raconte que des gens en cuisines en train de se moquer de ce qu'il se passe dans la pièce d'à côté et l'adapter en film aurait pu faire qu'on y perde quelque chose. Mais ça passe, notamment parce qu'ils ont un peu amplifié le cadre : on voit le balcon, on voit ce qu'il se passe dans les couloirs, et certaines scènes ont été relocalisées dans la chambre (ou rajoutée, je ne sais pas.) Ce qui est drole, c'est que du coup, ça leur fait une ÉNORME cuisine pour un appartement parisien. Mets-avis que le couple Sam Karman/Zabou doit plutôt bien vivre.

C'est marrant de revoir d'ailleurs des acteurs comme Sam Karmann (qui resterait à tout jamais Emile de la Cité de la Peur, hélas pour lui) ou Zabou, aux côtés d'autres acteurs à la carrière bien plus fournie comme Darroussin, Jean Pierre Bacri et Agnes Jaoui. C'était leur première pièce de théâtre, et si on sent bien leur patte (dialogues bien sentis, personnages "gris" que l'on voit évoluer au fil de la pièce, un passif qui les lie) c'est aussi un peu leur début et j'étais un poil déçu que le fil ne développe pas plus les personnages, les laissant un peu sur une fin vague. (On sent que le perso de Bacri et celui de Jaoui devraient s'entraider, mais ils ne franchissent pas le pas, contrairement à la fin de On Connait la Chanson.) Le scénario est un peu moins à tiroir aussi.

Bacri fait du Bacri pour le coup, et c'est le moment où c'est LIMITE un peu trop sur le côté raleur et misanthrope. Même si, au fond, le film l'explique assez bien (il est pas bien à l'idée de revoir une fille pour laquelle il craquait avec un présentateur de télé qu'il trouve con et fait la gueule.) Après, si on a connu un peu un milieu un peu parisien et un peu bourgeois (celui du genre à connaitre une ou deux vedette de télé) on retrouve quelque chose. Ha, et si on connait aussi ces vieux appartements parisiens où le vis-vis est collé à ton voisin de cour intérieure.

Pas le meilleur film de Bacri/Jaoui a mon avis (et pas le pire) mais pour le coup, ça reste un bon moment.