Fin des années 80, la compagnie Cannon Films projette de tourner une suite au film Master of the Universe, sorti en 1987 (oui oui, le dessin animé avec le pouvoir du crâne ancestral, tout ça...) et une version live de Spiderman, rien que ça.
Les deux projets sont confiés à Albert Pyun, à qui ont doit déjà The Sword and the Sorcerer ou encore Alien from L.A..
La Cannon, qui a des problèmes financiers après avoir dépensé plus de 2 millions de dollars dans les costumes et les décors pour les deux films, se voit obligée d'annuler ses contrats avec Matel et Marvel et décide de lancer un nouveau projet en utilisant les éléments déjà existants.
Albert Pyun pond un script en un week-end en ayant Chuck Norris en tête pour le rôle, mais l'un des producteur lui propose un p'tit jeune qui monte, encore quasiment inconnu à l'époque: Jean-Claude Van Damme.
La Cannon débloque 500.000$ de plus et le film est tourné en 24 jours.
L'histoire ?
Elle est résumée en début de film par le « grand méchant » Fender Tremolo (oui, ils ont tous des noms de guitare) dans une intro en apparence assez cheap, mais remplissant parfaitement son rôle car plongeant directement le spectateur dans le bain:
First there was the collapse of civilization: anarchy, genocide, starvation.
Then when it seemed things couldn't get any worse, we got the plague.
The Living Death, quickly closing its fist over the entire planet.
Then we heard the rumors: that the last scientists were working on a cure that would end the plague and restore the world.
Restore it? Why?
I like the death!
I like the misery!
I like this world!
(Ça fait aussi un super sample pour démarrer une chanson de Mortician
(en plus, c'est comme ça que j'ai connu le flim))
Et voilà, pas besoin d'en dire d'avantage, on nage en plein Post-Apo à la Mad Max, dans des Wasteland peuplés de ruines et hantés par des gangs sans foi ni loi, semant mort et désolation sur leur passage.
Gibson Rickenbacker, joué par Van Damme, survit tant bien que mal dans cet environnement et se retrouve bien malgré lui à aider une cyborg en route vers Atlanta afin de participer à l'élaboration d'un remède contre la peste ayant frappé la planète entière.
Ce qui frappe tout d'abord dans le film, c'est le soin apporté aux costumes et au décors, on sent clairement qu'il y a eu du travail derrière et le monde désolé que parcourent les personnage est tout à fait crédible en plus d'être assez varié: plaines désertiques, usines en ruine, villes dévastées bondées de carcasses de voitures...
Bien qu'il suive une trame finalement assez simpliste, Cyborg reste bien plus malin qu'il en a l'air et que sa très mauvaise réputation le laisse supposer. Parfaitement rythmé, le film utilise assez régulièrement des flashbacks concernant le passé de Gibson et, même si question originalité on repassera, son histoire reste assez touchante et apporte une vraie dimension supplémentaire au personnage. De même pour Fender Tremolo, apparaissant également dans ces flashbacks et y dévoilant son côté le plus cruel et sadique.
Niveau action, ça envoie du lourd également ! Si Van Damme utilise déjà les mouvements martiaux qui le rendront célèbre, c'est avant tout pour assommer ses adversaires le temps de leur planter une dague dans la gueule ou de dégainer sa carabine version post-apo. En gros, ça défouraille et ça n'y va pas de main morte.
Très classe !
En plus du montage très réussi, donnant un très bon rythme à l'ensemble, on peut également souligner la réalisation d'Albert Pyun, assez efficace et proposant son lot de plans sympas et autres ralentis, sans pour autant en abuser. La musique, tout en synthée cheapos, apporte également un gros plus au film tout en l'encrant dans les 80's.
Bref, Cyborg, c'est de la grosse Série B d'action qui fait méga plaisir à voir et qui se paye même le luxe de se la jouer entièrement premier degré: pas de sidekick pourrave, pas de gags foireux, juste du Wasteland et des survivants en costumes crypto-gay qui se tatannent la gueule.
Ultime !
A noter que deux suites (dont une avec Angelina Jolie !), signées Michael Schroeder, verront le jour, respectivement en 1993 et en 1995.