Dans la carrière de Andrew Lau, Daisy est l’escale sentimentale au milieu d’un déluge d’action, de suspense et de drames pessimistes. Le réalisateur hong-kongais est notamment l’auteur (avec Alan Mak) de la célèbre trilogie Infernal Affais, dont le premier opus a été remaké par Scorsese via Les Infiltrés.
C’est une histoire de destins liés par un triangle amoureux et une enquête : un détective et un tueur professionnel amoureux d’une artiste de rue. L’action se déroule à Amsterdam aux Pays-Bas (où l’intégralité du film est tournée), avec des expatriés est-asiatiques et joue sur les deux tableaux : sentimental appuyé de flash-backs et policier allant jusqu’aux gun-fight gratinés. Le ton est délicat et plein de regrets, une pointe de morosité et de fatalisme étreint les personnages.
Très bien accueilli, Daisy réitère les manies esthétiques à l’œuvre dans Infernal Affairs, à savoir un classicisme proche de la pruderie affectée, oscillant entre retenue formelle et revendications émotionnelles saillantes. Andrew Lau traduit à merveille l’état de ses héros, guidés par leurs aspirations, bloqués par leurs peurs et devoirs ; au-delà de la love story très soignée, c’est l’atmosphère de recueillement, presque d’embaumement d’un amour impossible, qui donne au spectacle une tonalité unique. Par sa qualité et sa conception savante, c’est un mélodrame qui pourrait convaincre au-delà des initiés.
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