Lorsque les sœurs Giussani créent le personnage de Diabolik en 1962, elles sont bien loin de se douter qu'elles vont faire de ce personnage une des bandes dessinées les plus vendues au monde (150 millions d'exemplaires). Elles sont également loin d'imaginer que la star des fumetti neri donnera l'une des adaptations cinématographiques les plus psychédéliques des sixties! Mais qui est donc ce fameux Diabolik?


Inspiré de Fantomas et inspirant lui même d'autres personnages comme, par exemple, un certain Kriminal pour rester chez les ritals, ce voleur est loin d'être un noble Robin des Bois! Il ne pense qu'à sa gueule, les thunes c'est pour lui et sa charmante complice Eva Kant, et si il faut tuer les gens qui se mettent en travers de son chemin, cela ne lui pose pas d'énormes problèmes de conscience! Spécialiste des masques qui le font passer totalement inaperçu, on peut également le voir en combinaison et cagoule noires! Et monsieur ne se refuse rien puisqu'il roule en Jaguar noire (modèle E-Type de 1961)! Quand on dit que le crime ne paie pas....Mouais... A cela s'ajoutent les multiples gadgets d'usage ainsi qu'un meilleur ennemi, ici le persévérant Ginko, inspecteur de police de son état!


C'est donc ce personnage plutôt amoral qui va attirer le regard d'un petit producteur du nom de Dino de Laurantiis! En effet le nabab italien est en pleine période 9ème art puisqu'il produit, à la suite, le Barbarella de Vadim et l'adaptation de Diabolik. Les rumeurs vont bon train et si on parle d'un casting avec Catherine Deneuve et Alain Delon, rien que ça, le choix du réalisateur se porte sur Mario Bava, spécialiste de la série B et connu pour ne pas dépasser les budgets, bien au contraire. Et le moins que l'on puisse dire c'est que le gars va sacrément se lâcher pour atteindre un summum du kitsch et du psychédélisme : des couleurs à deux doigts de vous rendre aveugle, des effets spéciaux à la Ed Wood (une grand merci aux fonds verts), des cascades à la limite du grotesque et parfois inutiles, des scènes improbables mais faut bien avouer que le tout n'est pas dénué d'une certaine inventivité et créativité! C'est, par exemple, le cas du repaire du voleur qui ferait pâlir d'envie James Bond et autre Matt Helm! On va pas s'attarder sur le scénario qui consiste en une succession de courses poursuites répétitives! Le casting quand à lui est totalement hétéroclite et inattendu :dans le rôle principal le mutique et peu charismatique John Phillip Law (futur abonné aux séries B et Z, et aussi à l'affiche de Barbarella), dans celui de la complice, la magnifique autrichienne Marisa Mell (dont le principal intérêt ici n'est pas son talent à réciter un texte mais plutôt sa capacité à n'avoir jamais froid vu le peu de tissus qu'elle porte), pour le gangster c'est Adolfo Celi (le méchant dans Opération Tonnerre) et pour jouer le ministre, l'anglais Terry-Thomas (le big moustache de La grande vadrouille). Mais le plus étonnant dans ce casting international reste la présence dans le rôle de Ginko de.......Michel Piccoli!!!! Ah c'est sur que là, ça lui change de Bunuel ou Costa-Gavras! D'ailleurs lui même semble parfois se demander ce qu'il fout là! Et enfin, pour la bande originale, on fait carrément appelle à la crème de la crème, le maître Ennio Morricone bein ouais, on s'emmerde pas!!!


Bref, les années passant, ce film obtient tranquillement le statut de nanar culte! Mais peut-on vraiment parler de nanar avec les moyens obtenus pour le réaliser, ca reste un débat Cette adaptation dans la veine du Batman de Leslie H. Martinson avec Adam West dans le rôle titre ou du Barbarella inspirera aussi de nombreux successeurs tels que les Austin Powers de Jay Roach, le CQ de Romain Coppola ou encore le Speed Racer des Wachowski!
Psychédélisme revendiqué, kitsch plus ou moins recherché, et érotisme assumé, amateurs de sobriété et de noir et blanc, passez votre chemin.....

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le 1 mai 2020

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Kowalski

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