Pour être honnête, j'y suis allé un peu à reculons. Je craignais beaucoup pour deux raisons : le réalisateur Tom Hooper, et l’horripilante, mais oscarisée, interprétation de Eddie Redmayne pour Une merveilleuse histoire du temps. Tous mes doutes ce sont bien vite envolés. L'acteur britannique nous offre là l'une des plus belles, touchantes et poignantes prestations vue depuis longtemps. A l'heure où l'on ne parle, après les Golden Globes, que de DiCaprio ou de Matt Damon, je me prends à espérer qu'il nous fasse un "Tom Hanks" et mette tout le monde d'accord en raflant un deuxième Oscar d'affilé. Il est absolument bouleversant de bout en bout. Tout comme d'ailleurs la star montante Alicia Vikander qui joue son épouse. Un rôle beaucoup plus épais et plus difficile qu'il n'y paraît. Elle s'en sort haut la main et est elle aussi parfaite. Ben Whishaw, Matthias Schoenaerts, Amber Heard et Sebastian Koch complètent avantageusement la distribution. A côté de cela, le film est une merveille de subtilité et de délicatesse, sans jamais tomber dans le voyeurisme ou le graveleux. On ne peux qu'être touché et aimé cette histoire (vraie) et ce personnage, premier homme à avoir subi une opération de réattribution sexuelle. Même si le tout est réalisé de façon très classique, voir avec académisme, c'est franchement très bien fait. Etonnant de la part de Hooper et les gros sabots qu'il avait pour Les Misérables et à un degré moindre pour Le discours d'un roi. Sans compter une très belle direction artistique. Décors, costumes et photographie sont magnifiques, le tout sur une sublime musique d'Alexandre Desplat. Plusieurs semaines après l'avoir vu, le film fait encore son effet et j'y pense encore. The Danish Girl est donc la première vraie belle surprise de 2016 et un très beau coup de cœur, élégant, subtil, intelligent. En un mot bouleversant.