Danny Collins est une bonne comédie dramatique écrite et réalisé par Dan Fogelman (le scénariste de Raiponce... le meilleur film d'animation des studios Disney de ces trente dernières années et de Crazy, Stupid, Love de Glenn Ficarra et John Requa) qui met en scéne (un peu platement) Al Pacino dans le role titre... une rock star des années 70 qui remplit toujours les salles (ses groupies sont des femmes d'une soixantaine année) qui le jour de son anniversaire, va recevoir comme cadeau de la part son agent et ami Frank Grubman (joué par le toujours excellent Christopher Plummer) une lettre que John Lennon lui a écrite suite à l'interview en que Danny a donnée en juin 1971 à la sortie de son premier album... Un message va bouleverser son existence, et décide de revenir aux idéaux de ses débuts... Alors il laisse tomber sa petite amie (qui a au moins une trentaine d'années de moins que lui) et s'installe à demeure dans un Hilton du New Jersey (tenue par Mary Sinclair (jouée par la toujours superbe Annette Bening) qu'il cherche à séduire), avec l'intention cachée d'essayer de renouer avec son fils Tom (joué par le très bon Bobby Cannavale) qu'il n'a quasiment pas connu et qui à pris le nom de sa mère... Lequel est marié avec Samantha (jouée par Jennifer Garner) qui est enceinte de six mois et père d'une petite fille de 5 ans qui est affectée d'hyperactivité, qui se prénomme Hope (jouée par la géniale Giselle Eisenberg)... Comment un bon film avec un très bon Al Pacino, peut il être inédit en salle en France.... Alors qu'on subit les pires bouses (plus de 95% de la production Américaine actuelle) aujourd'hui...
Telle est la question ?
«Le film est, d'une certaine manière, basé sur une histoire vraie», dit en riant Dan Fogelman lors de la conférence de presse de présentation de son film qui s'est tenue à Los Angeles en avril 2015 (lu sur le Net)... Car la genèse de ce long métrage est tout à fait particulière. Danny Collins est né alors que l'auteur de Un amour fou était devant l'écran blanc de son ordinateur en train d'essayer d'écrire son prochain film. «Le point de départ du long métrage est totalement véridique. Je suis tombé sur l'une de ces nouvelles bizarres, de celles avec un titre super accrocheur qu'on s'empresse de lire. C'était quelque chose du genre ‘Un chanteur reçoit une lettre de John Lennon 40 années trop tard'. J'en ai immédiatement acheté les droits et j'ai écrit le scénario en une semaine.»
Dans la vraie vie, c'est Steve Tilston, un chanteur de folk britannique à qui cette histoire incroyable est arrivée... Que transforme, sous la plume de Dan Fogelman, en Danny Collins, chanteur de rock sur le retour dont le succès est toujours en tête des palmarès et qui vit avec une jeune femme (jouée par Katarina Cas) de plusieurs décennies sa cadette.
Quant a Al Pacino qui a déjà croisé John Lennon, il n'a pas pu refuser le rôle de Danny Collins, personnage qu'il définit comme un «survivant» et qui lui ressemble parfois à s'y méprendre. «Je crois qu'il y a des moments dans la vie où l'on est prêt à entendre certains messages, qu'il s'agisse de rencontres ou, dans ce cas-ci, d'une lettre, et qui poussent au changement, a confié l'acteur. C'est l'idée d'incarner un personnage de mon âge qui m'a séduit. J'essaye, autant que faire se peut, de choisir des rôles qui vont, soit être des miroirs de certains aspects de ma vie, soit décrire des choses auxquelles je peux m'identifier. Je comprends ce rôle, mais ne l'aurais pas joué il y a 10 ans. J'étais prêt, mentalement et physiquement, à le faire.»
Depuis de trop nombreuses années, Al Pacino se contente d’enchaîner les rôles sans chercher à jouer dans des films de qualité... Mais cette fois, le réalisateur et scénariste Dan Fogelman lui offre un personnage qui permet au spectateur de se souvenir que l’acteur possède un immense talent et une gamme de jeu suffisamment étendue pour soutenir un long métrage sur ses épaules... Même si sa mise en scéne est assez inégale... ce long métrage très injustement inédit (a découvrir en VO... car la VF est Canadienne) est l'un de ses deux plus beau role sur ces 10 dernières années (son dernier pour le grand écran est peut être, celui de Viktor Taransky dans Simone (S1m0ne) de Andrew Niccol) avec celui de Phil Spector le film TV de David Mamet.