Bob l'Eponge.
Réalisé par le papa de Ring, Dark Water est lui aussi un conte d'épouvante/frisson basé sur les fantômes. Une mère un peu paumée qui peine à trouver un emploi et qui est en pleine bataille juridique...
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le 9 mai 2013
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Il y a parfois des films qu'on regarde un peu comme ça, par paresse de chercher quelque chose de mieux, et qui finalement se révèle être un incroyable coup de cœur. Dark Water fut cela pour moi. Pour remettre dans son contexte, sans être un grand connaisseur du film d'horreur, j'en ai maté quelques-uns ces derniers mois, grâce au visionnage de Massacre à la tronçonneuse qui fut un véritable coup de cœur pour moi. Jusque-là, quasiment aucun autre film du genre n'avait su faire vibrer ma corde cinéphile, et je suis passé de grosse déception (La cabane dans les bois), à film sympathique (L'oiseau au plumage de cristal), jusqu'à, il faut bien l'avouer, à bon film plutôt solide mais qui n'arrivait toutefois pas à égaler l'étincellement du film de Tobe Hopper.
Là-dedans, je n'avais pas oublié de voir Ring, qui m'avait pas mal déçu aussi, n'étant pas véritablement un film d'horreur, mais plus un thriller à l'ambiance pesante, et qui ne contenait en vérité qu'une seule véritable scène de tension, certes culte mais bien trop courte.
C'est donc par un étrange concours de circonstance (un Dario Argento qui met trop de temps à se télécharger), que je me suis lancé dans Dark Water. Ce film dont je n’attendais absolument rien, et qui pourtant m'aura donné ma deuxième claque d'horreur.
L'histoire est plus ou moins l’enchevêtrement de 2 synopsis un peu basique, qui se nourriront entre eux, afin de donner un ovni d'ambiance et d'intelligence:
L'un est un drame familial, avec une mère de famille (l'incroyable Hitomi Kuroki) qui vient de se séparer de son mari, et va essayer d'avoir la garde de sa petite fille (Rio Kanno). Hitomi devra donc recréer un environnement de vie stable pour sa petite fille, afin de montrer qu'elle est capable de s'occuper de sa fille et de pouvoir la garder à l'issue de la période de conciliation. Qui dit divorce, dit du coup nouvel appartement, nouvelle école maternelle pour la fille, et nouveau travail pour la mère (qui depuis 6 ans s’occupait de sa fille).
L'autre est une histoire de fantôme. Avec Hitomi et Rio qui emménage dans ce fameux nouvel appartement. Mais l'immeuble où est cet appartement semble hanté, car petit à petit des choses bizarres commencent à arriver, d'abord juste un peu étonnante, mais ensuite plutôt surnaturelle. Tout cela semble être en relation avec une petite fille, disparue 2 ans plus tôt un jour d'orage.
Bref, 2 histoires assez banale dans leurs genres respectifs, mais qui lié permettent à la fois d'avoir des personnages attachants et pas trop cliché (ce qui est souvent ce qui me fait le plus sortir d'un film d'horreur), mais aussi un film intéressant socialement parlant, car à cette histoire de fantôme se rajoute pas mal de piste lié à la "réalité": un père qui semble froid et cruel, un avocat qui apporte une aide bienveillante, des juges qui semblent plus attaché à la forme qu'au fond.
On a donc une double vision dans ce film : la nuit, avec les personnages principaux, des évènements paranormaux ont lieux, qui les apeurent (ces évènements allant évidemment crescendo). Le jour, on a souvent une tentative d’explication de ces phénomènes, par des personnages extérieurs à ce qu’il s’est passé. Du coup on a de l’horreur enjolivé par la réalité (pièce imbibé d’eau, ombre trompeuse), et une réalité noircit par l’horreur (le personnage du père, et ses actions). L'alternance de scènes fantastiques et de scènes réel créait assez vite une routine, qui au lieu d'ennuyer, fait percevoir un certain schéma narratif, certains lieux sont récurrent (l'école maternelle, l'appartement, l’ascenseur, le toit, ...) ainsi que certains phénomènes (le sac en bandoulière rouge de Mitsuko notamment). On a donc une répétitivité, qui s'il cerne un moment "rassurant" et un moment "dangereux", met de plus en plus mal à l'aise continuellement.
D’ailleurs, si le film arrive bien à créer une chose, c’est son atmosphère inquiétante. Sans jump-scare, et avec très peu de passage vraiment impressionnant, Hideo Nakata arrive pourtant à créer quelque chose de particulier et de prenant, et qui marche complètement avec moi. Si à mon second visionnage, je me suis un poil ennuyé sur sa première partie, dès qu’on commence à bien connaitre l’immeuble, le charme refait surface pour livrer de nouveau quelque chose d’unique.
Je tiens aussi à dire que la fin est surement la meilleure que j’ai vue dans un film d’horreur. Complètement dans le ton du film, qui arrive à redonner une autre profondeur insoupçonné au film, et cohérente avec tout le reste. Vraiment un moment incroyable. L’épilogue en serait presque de trop car il ne sert au final, qu’à vérifier qu’on a bien compris la signification de cette fin.
Bref, Dark Waters est un grand film d’horreur, mais avant tout un grand film tout court. Le genre de film qui se nourrit de plusieurs genres, de plusieurs types d’histoire, pour nous donner quelques choses d’unique, de cohérent et d’inoubliable. Un coup de cœur sans ménagement, et à coup sûr un de mes films de chevet certifié.
P.S: Merci à Lyusan d'être passé pour la correction orthographique
Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à ses listes Les meilleurs films des années 2000, Films vus en 2015 [Annotation], Les meilleurs films avec une héroïne, Les meilleurs films d'horreur et Les meilleurs films japonais
Créée
le 22 janv. 2016
Critique lue 1.6K fois
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